01x01 Les Symptômes de Rebecca Adler
La toute première patiente, Rebecca Adler
Comme vous le savez peut-être (ou peut-être pas), mes deux séries favorites commencent par "Doctor". Je n'ai pas encore bien décidé quelle est ma vraie série préférée parce que sur 8 saisons, Doctor Who m'a déçu sur plusieurs épisodes et House idem. Mais le truc, c'est que Doctor Who m'a ébloui ponctuellement (LLa cheminée des temps) et durablement (la saison 3) et m'a déçu ponctuellement (L.I.N.D.A.) et durablement (la saison 7). House ne m'a jamais durablement déçu mais ne m'a jamais ponctuellement ébloui (en fait si, un épisode, on y reviendra). Donc le débat fait rage dans mon coeur trois fois trop petit et mon cerveau trois fois trop chiant mais en tout cas, j'ai très envie de vous parler et de vous donner mon avis sur cette série que j'adore.
Le premier épisode s'ouvre sur Rebecca Adler (comme si le scénario voulait nous glisser subtilement IL Y AURA DES ALLUSIONS A SHERLOCK HOLMES SPECTATEUR TU VERRAS MAIS CA SERA SUBTIL !!!!). Non, je plaisante, la plupart des clins d'oeil à Sherlock Holmes sont effectivement subtils. Là, donner le nom d'Adler à la première patiente, c'était un peu facile mais bon, osef. Ce qu'osef beaucoup moins, c'est la photographie. L'intégralité de Princeton souffre d'insuffisance hépatique. Traduisez : putain, c'est orange. Mais... mais orange quoi. Alors je sais bien que c'est voulu et assumé mais... on va dire que c'est une question de goût et que moi, je trouve ça vraiment laid. Vraiment, vraiment laid. On a l'impression qu'ils ont tous baigné dans du miel.
Bref, introduction, Rebecca Adler est une institutrce et elle fait une crise d'épilepsie devant ses élèves. Générique. Direction Princeton Plainsborough et là, c'est le festival des personnages.
Le Docteur Gregory "Ta cousine s'est fait soigner dans le privé LOL" House et le Docteur James "Eyebrows" Wilson
On n'apprend pas grand chose sur James Wilson durant le premier échange. Par contre, torrent d'information concernant Greg House : c'est un handicapé, il a une équipe, il s'en sert pas, il fuit le cas, il n'aime pas être pris pour un infirme, il est sarcastique, il est drôle... enfin là, pour l'instant, il essaie d'être drôle, ça va se développer après. En terme de mise en scène, je suis assez content que l'équipe de réalisateurs ait abandonné l'idée de pénétrer dans la patiente par des orifices, ça nous épargne des plans genre ça.
Pas son meilleur profil
Ensuite, nous avons le diagnostic différentiel, le moment où l'équipe de House démêle le vrai du faux, analyse les symptomes pour décider d'un diagnostic et de la démarche à suivre. Et on nous présente trois nouveaux personnages :
Le black, le blond et la belle
Et dans ce premier diagnostic différentiel, nous avons plein de phrases typiques de la philosophie de House et de l'exposition à la pelle : "Tout le monde ment", "Le Docteur House rencontre rarement les patients" (de tête, je pense qu'y a peut-être 3 patients qu'il n'a jamais vu dans la série donc je me demande un peu d'où lui vient cette réputation), "Ce n'est pas pour traiter les patients mais les maladies qu'on est devenu médecins", "La compassion est surévaluée", la métaphore du zèbre... mais là encore, on n'apprend pas grand chose sur Chase, Cameron et Foreman. Il est normal qu'on en apprenne plus sur le personnage principal dans le premier épisode et en l'occurrence, le personnage principal est tellement complexe qu'on commence à peine à en faire le tour.
Et scène suivante, qui qu'on rencontre...
Le Docteur Lisa "Epine dans le cul" Cuddy
On apprend que House est impertinent et que son statut d'excellent médecin fait qu'il s'autorise de ne pas faire ses heures de consultation parce que ça le fait chier. Nous avons donc un personnage capricieux et fainéant, qui ne fait que ce qui l'arrange et qui n'a aucun respect pour l'autorité... et une autorité à sa taille : Cuddy parvient à lui faire assurer ses consultations. Niveau caractérisation de personnage, on est assez servi.
Bon, l'IRM se passe mal, House demande à son équipe de parler à la patiente parce que "C'est dans le mensonge que la vérité commence". La vérité est la seule valeur absolue, importante et... en fait, la seule valeur tout court pour House. Enfin d'après ce qu'il revendique, on verra plus tard dans la série que c'est faux. S'ensuit une petite scène de "comic relief" (je me rends compte que je connais pas l'équivalent français, relâche comique ?) en consultation. Un homme est orange, House résout le cas en moins de deux et dit au patient que sa femme a une aventure sur la base du fait qu'elle n'a pas vu que son mari était orange... ça me paraît extrêmement bancal comme argument, je suis surpris que les scénaristes s'en soient contenté.Puis un gamin asthmatique où House lâche son premier bon mot m'ayant fait sourire ("L'oxygène est tellement important chez les pré adolescents, vous ne croyez pas ?")
House décide de passer au traitement en ignorant la case "examen", pratique qui va devenir trèèèès courante par la suite. On découvre un trait de Cameron : elle préfère mentir au patient pour les rassurer plutôt que leur dire la vérité (ce qui n'est pas l'avis de Chase). En fait, on comprend bien vite que tout l'épisode (pour ne pas dire toute la série) pose la question de la vérité et du mensonge. Quand et pourquoi mentir ?
On apprend ensuite que House a engagé Foreman parce qu'il a un passé de délinquant (vol de voiture) et lui demande de s'introduire illégalement chez le patient, ce qui pose un problème éthique pour (presque) la seule et unique fois de la série. On apprend que Wilson et House sont amis et que Wilson considère ce dernier comme un excellent ami. L'état de la patiente se dégrade, rien de bien original mais Foreman et Cameron trouvent du jambon chez la patiente, ce qui révèle d'une part que Wilson a menti et que la patiente n'est pas sa cousine (Wilson est juif) et d'autre part, que la patiente a le taenia. Et c'est là que ça (re-)devient intéressant : après les avoir vu se planter sur les voies de la tumeur et de la vasculite (traitée aux corticoïdes sans preuve), Rebecca décide que l'équipe de House est nulle pile quand ils ont la bonne réponse et refuse d'être traitée.
Qui c'est qui faisait le gros boudin ?
C'est une situation intéressante : rien n'indique que House a davantage raison (sinon que les symptômes collent parfaitement, ce qui était aussi le cas avant). La décision de Rebecca n'est pas stupide. Et c'est ce qui est génial avec cette série, on peut s'identifier à beaucoup de monde puisqu'il n'y a presque aucun cliché. La patiente en l'occurrence, n'a pas vraiment beaucoup de profondeur mais elle est logique et elle résiste à House quand celui-ci vient lui faire un des plus beaux dialogues de la série où il explique ce qui lui est arrivé à la jambe et donne son avis sur la mort : "On peut vivre dans la dignité mais pas mourir". Là où dans une autre série, le gentil aurait gagné grâce à son éloquence, là non. Et pourquoi : pour que Chase rafle la mise.
Le méchant de l'épisode. Il est moche. Très moche.
Chase suggère une radio pour révéler les vers, ce qui prouve à la patiente qu'elle a le taenia, elle est traitée, guérie et le monde est sauvé une fois encore grâce aux super nanas ! (ok, j'ai craqué). Puis House révèle à Cameron qu'il l'a recruté parce qu'elle était jolie et que donc, elle n'avait pas à faire médecine pour réussir sa vie et Chase parce que son père l'a pistonné.
Bon et bien ça, c'est ce qu'on appelle un épisode pilote, on a eu énormément d'éléments, une trame scénaristique avec plein de rebondissements, les consultations histoire de respirer un peu (même si là, dans ce premier épisode, les gags sont assez convenus) et surtout l'ambiance de la série : cynique, profonde, dr$ole avec des personnages tri-dimensionnels. C'est le prélude à une excellente série et si on oublie la colorimétrie toute baveuse et les gags un poil lourdingues, tout dans ce premier épisode donne envie de regarder la suite et on ne le regrettera que très rarement. D'ailleurs, je vais vous donnerai mon avis sur les autres épisodes plus tard, histoire de rendre un petit hommage à House MD, peut-être ma série préférée.