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Un Point dans l'Espace

26 décembre 2017

Mini 50/50 - Star Wars: Episode VIII - Les derniers Jedi (spoilers)

01
Vous reprendrez bien un peu d'opinion sur le dernier-né de la saga ?

 

Est ce qu'on en a pas déjà trop dit au sujet de ce huitième épisode de la saga ? Si. Beaucoup de bien, beaucoup de mal... et je n'aurai pas la prétention d'ajouter une pierre très originale à l'édifice monstrueux que représentent les réactions à  Star Wars, épisode VIII : les Derniers jedis. Néanmoins, si vous êtes ici, sur la chaîne ou sur le blog, c'est que mon avis vous intéresse et comme j'en ai coutume, je vais vous le présenter de la façon la plus pondérée possible avec 5 aspects positifs et 5 aspects négatifs rangés par ordre d'importance, selon moi. Et évidemment, attention, plein de gros spoilers qui tâchent sont lancés dans votre direction.

 

10. Beaucoup de péripéties "inutiles"

 

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La scène de Canto Bight, très largement critiquée

 

 

Alors ce point va poser une question compliquée : qu'est ce qui est réellement "utile" dans un film ? J'ai beaucoup de mal à distinguer si vraiment c'est un point négatif ou non, quelque part, c'est un peu du chipotage mais voilà mon souci : la vice-amirale Holdo ne dévoile pas une partie de son plan à Poe et Finn, ce qui fait qu'ils créent leur propre plan qui occupe un gros tiers de l'action du film et qui finalement, n'aboutira à rien. Mais ce qu'il faut reconnaître à ces séquences, finalement inutiles du point de vue de l'évolution de l'intrigue, c'est qu'elles nous permettent d'apprendre à connaître le personnage de Rose, de développer son origine, de voir naître sa relation avec Finn, de découvrir également DJ, le personnage moralement gris interprété par Benicio Del Toro et puis dans ces séquences, il y aura eu du suspense, de l'engagement du public, des messages socio-politiques... donc finalement est-ce que tout ceci était vraiment inutile ? Honnêtement, je ne pense pas. Et je trouve même ça bien que l'intérêt de toutes ces séquences soit si discret : l'escapade de Finn et Rose a eu des conséquences minimes mais essentielles (comme le montre la conclusion du film). Mais peut-être aurait-il mieux valu rendre ce passage aussi fructueux pour les héros qu'il l'aura été pour le public et surtout pour la Résistance.

 

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9. Peu a été accompli

 

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Globalement, c'est pas une bonne journée pour la Résistance

 

 

Pareil, c'est un reproche extrêmement mitigé et même mâtiné de compliment : peu a finalement été accompli dans ce film. Au début du film, la Résistance est poursuivie par le Premier Ordre. A la fin du film, la Résistance est poursuivie par le Premier Ordre... ils sont juste BEAUCOUP moins nombreux. Alors qu'est ce qu'on a regardé pendant plus de deux heures ? Et bien... on ne peut pas, en toute bonne foi, répondre "rien". On a vu du développement de personnages, d'idéologies et de relations. C'est un fim qui place ses pions pour l'Episode IX, de la même façon que Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force les plaçait pour Les Derniers Jedis... et c'est très risqué. En soi, j'avais beaucoup aimé Le Réveil de la Force mais j'étais conscient que c'était un film "d'introduction", un film qui ne trouverait sa vraie valeur qu'en fonction de ce que la suite de la trilogie ferait de lui. Et bien l'Episode VIII partage ce trait : c'est un film de transition. En fonction de ce que nous apportera le neuvième volet de la saga, Star Wars, épisode VIII : les Derniers Jedis sera soit une pièce maîtresse dans une trilogie mémorable, soit un film très prétentieux dans une saga devenue très bancale. Personnellement, je suis optimiste, même si le dernier volet de cette trilogie a vraiment beaucoup de poids sur ses épaules.

 

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8. L'humour

 

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Oui, les Porgs m'ont fait rire et j'aime rire.

 

 

Aaah il aura fait parler de lui, celui-là et Jean-Côme Anterre aura tôt fait de crier sur Disney, comme si tous les films produits par Disney avaient les mêmes défauts (c'est d'ailleurs le seul studio à faire les frais de ce genre de critiques). Enfin, en un mot comme en 100, non seulement j'ai ri pendant ce film mais en plus, ça m'a fait du bien, ça m'a réconcilié avec l'humour dans Star Wars. Dans Star Wars, episode I : La Menace Fantôme, l'humour, c'est Jar Jar Binks (je grossis le trait mais voilà, c'est quand même relativement ça). Dans les épisodes 2 et 3, l'humour, faut y aller pour en trouver. Alors que dans les épisodes 4 à 6, Han Solo était délicieusement cynique, les ewoks étaient marrants (et je t'emmerde), le petit bitonio qui rigole dans le Palais de Jabba, Yoda qui fouille dans le sac de Luke, etc. Dans l'Episode VII, j'avais l'impression qu'ils n'avaient plus envie de rire du tout. Sur le coup, ça ne m'a pas gêné... mais en fait, un excellent moyen d'impliquer émotionnellement le spectateur, c'est encore de le faire rire : les Porgs, le réveil de Finn, Rey qui croit ressentir la force, Luke qui jette son sabre laser, BB-8 qu'on prend pour une machine à sou et qui fait un bruit de pièces quand il roule, le rire intervient toujours (ok, presque toujours), aux bons moments. 

Le rire a plusieurs fonctions : attirer la sympathie envers un personnage , alléger une ambiance trop lourde et, un classique chez Marvel notamment, accompagner une scène d'action pour la rendre plus divertissante et dédramatiser une situation. Il y a des situations pendant lesquelles il ne faut pas rire et pendant ces situations, on ne rit pas : la mort de Luke, les dialogues entre Rey et Kylo Ren, la scène impliquant Rey, Kylo et Snoke, pendant ces moments-là, l'émotion est intacte. On rit avant ou après mais pas pendant. Et rire devant un film Star Wars, ça fait du bien.

 

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7. L'esthétique

 

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Les scènes sur Crait sont à la fois sobrement très belles et ingénieusement mises
en scène : le rouge du sol donne l'illusion d'un bain de sang.

 

 

L'esthétique n'a jamais été le point faible de Star Wars (avec un toouuut petit bémol pour Rogue One que j'ai trouvé un peu pauvre à ce niveau-là mais ça se justifie). Cet épisode ne fait pas défaut et en y repensant, je me demande si ce n'est pas le plus beau des Star Wars. Bon, retenir tous les noms ne va pas être évident et Google va être mon meilleur ami pour la suite de ce paragraphe : Crait, la planète de sel à la fin du film avec les renards de cristal adorables (et en particulier la bataille et le duel au sabre laser, très joliment et intelligemment mis en scène), Ahch'To la planète-refuge de Luke avec l'arbre creux, la salle du trône de Snoke, la scène dans le trou sur Ahch'to comme métaphore du côté obscur, l'attention au détail dans les costumes et dans les effets visuels, j'ai en tête plusieurs plans précis qui sont de vrais tableaux, Luke faisant face aux AT-AT, le duel entre Luke et Kylo Ren, Rey s'approchant de l'arbre creux, la destruction du Destroyer par la vice-amirale Holdo (je parle d'un point de vue strictement esthétique), j'adore aussi le fait qu'ils aient allié animatroniques et effets spéciaux pour les Porgs et Yoda (que j'ai également adoré retrouver soit dit en passant), Et comme toujours, John Williams habille le tout avec des musiques grandioses. Enfin, globalement, Les Derniers Jedis, c'est du grand spectacle et un grand spectacle très épuré, très sobre dans sa beauté.

 

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6. Aucune grosse prise de risque

 

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Il y a les personnages qui restent sagement à leur place et ceux qui n'en ont aucune.

 

 

Là encore, je vais me tempérer : des prises de risque, il y en a eu. Au fond, il n'y avait qu'un seul scenario qui ne prenait pas de risque (Rey trouve Luke, Luke refuse de l'entraîner, apprend qu'il est son père, accepte de l'entraîner et ensemble, ils ramènent Kylo Ren au côté lumineux de la force et ensemble, ils renversent Snoke et le Premier Ordre est vaincu), n'importe quel autre scénario était une prise de risque... mais finalement, la nouvelle trilogie Star Wars continue de s'accrocher au passé, restant dans l'idée largement véhiculée par tous les medias possibles que "Star Wars rime". Ce que je prenais au départ pour une excuse bidon pour recycler une trilogie géniale, je l'ai mieux compris avec cet épisode-là : il y a beaucoup de similitudes dans d'énormes différences. Kylo Ren tue Snoke comme Vador a tué l'Empereur mais le contexte n'a rien à voir, Phasma est un dragon masqué, très classe mais sous-exploité comme Bobba Fett mais là encore, rien à voir. Bref, les motifs et les archétypes se répondent et se bousculent, l'apprenti tue le mentor, le fils sauve le père, le fils tue le père, le père tue le mentor... finalement et à défaut d'un meilleur mot, ça crée une sorte de consanguinité mythologique que personnellement, j'adore.

Mais pour autant que j'aime cet espace confiné dans lequel les possibilités peuvent évoluer, il n'en demeure pas moins confiné. C'est-à-dire que l'Episode VIII ne peut pas réellement surprendre en introduisant un électron libre totalement indépendant du reste de la saga. Et c'est vraiment dommage parce qu'autant Rey, Kylo Ren, Snoke, Poe, Luke et BB-8 sont respectivement les nouveaux Luke, Vador, Sidious, Han Solo, Obiwan et R2-D2, autant y a de la marge pour Finn par exemple... et dans ce film, il a un peu lutté pour trouver sa place, il n'a vraiment servi qu'à exposer Rose qui elle, a apporté un peu de fraîcheur dans cet univers parfois un peu trop familier.

 

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5. Beaucoup de facilités scénaristiques

 

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"He survives this (ting !)"

 

 

Star Wars épisode VIII : les Derniers Jedi, c'est beaucoup de scènes très cools... très mal ficelées. Ca commence par l'évacuation de la base Résistante de D'Qar, prise d'assaut par la puissante flotte du Premier Ordre. Si le film avait été un tout petit peu cohérent, ça aurait été fini. Mais on aurait pas eu la scène d'héroïsme de Poe où il apprend que parfois, pour le bien de la cause, il ne faut pas jouer au héros. Ce genre de "logique", on la retrouve très souvent dans le film, des moments où on se dit "C'était pas logique mais si on n'avait pas eu ça, y aura pas eu ça qu'était vraiment chouette". Les rouages des Derniers Jedi sont très sympas mais très mal huilés. La scène dans le casino et la course-poursuite avec les espèces de chevaux bizarres que beaucoup de gens détestent parce qu'elle ne "fait pas Star Wars", quoi que ça veuille dire, autant je l'ai trouvée super, divertissante, importante, je la comprends et je l'apprécie, autant si la vice-amirale Holdo avait fait confiance à Poe comme elle aurait pu  le faire "logiquement", rien de tout ça n'aurait eu lieu.

Et je ne compte pas le nombre incalculable de fois (parfaitement calculable et je le compte : au moins 4) où le Premier Ordre aurait pu détruire la Résistance une fois pour toute et ne l'a pas fait, simplement parce que... ben oui, c'est le scénario. Et je rejoins un peu les détracteurs du film au niveau du saut en hyperespace qui a annihilé le Destroyer de Snoke... si on peut se servir de la vitesse lumière comme d'une arme surpuissante, pourquoi la Résistance (et la Rébellion avant elle) ou, surtout l'Empire et le Premier Ordre, n'ont pas une division de kamikazes en dernier recours ? Et pour rester dans cette scène-là, un vaisseau a traversé un autre à la vitesse de la lumière et non seulement, tous les personnages principaux s'en sont sorti mais en plus, Rey était à bord du vaisseau et la prochaine fois qu'on la voit, c'est à bord du Faucon Millenium. Des petites incohérences comme ça, y en a plein.

Après avoir tenté de se kamikazer la tronche dans le canon-bélier du Premier Ordre sur Crait, comment Finn et Rose sont revenus à la grotte ? Ils ont couru très très vite ? Ils se sont téléportés ? Si DJ pouvait sortir de sa cellule de prison quand il voulait, pourquoi il a attendu Finn et Rose ? Bref, l'édifice Les Derniers Jedis est très appréciable à bien des égards mais il est très branlant.

 

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4. Le poids des enjeux

 

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Bon ben la Résistance est dans la merde.

 

 

L'univers de Star Wars est dichotomique, ça veut dire que les gentils combattent les méchants et ça veut souvent dire que les gentils, ils gagnent et les méchants, ils perdent. Parce qu'ils sont méchants. Ca a tendance à plomber beaucoup le sentiment de danger sur les héros. Pas dans cet épisode. A la seule exception de la scène du casino, quand un personnage était en danger de mort, j'ai personnellement ressenti le danger de mort. Au début avec Poe Dameron, j'ai vraiment cru qu'il allait se sacrifier pour la Résistance, quand Leia a explosé, je me suis dit que c'était tôt mais que c'était inévitable avant de la voir retourner dans le vaisseau en utilisant ENFIN la Force (et oui, j'ai adoré cette scène), quand Finn a tenté de se sacrifier pour faire gagner du temps à la Résistance, j'y ai cru aussi, quand Kylo Ren propose à Rey de la rejoindre pour gouverner la Galaxie en tuant le passé, je me suis dit qu'elle allait se laisser tenter par une voie grise qui n'est en fait que le côté obscur déguisé...

J'ajouterais à ça que depuis Rogue One, on a enfin dans les films Star Wars ce côté "Wars" qui manquait un peu depuis la trilogie originale, dans le sens où on connaît plusieurs membres de chaque camp et pas seulement les leaders et les héros mais aussi les plus anonymes : je pense notamment à Rose et à sa soeur. On ressent le poids de la guerre et le peu d'espoir qu'il reste à la Résistance, mais aussi le courage qu'il faut pour garder cet espoir, si ténu soit-il, au point qu'un garçon d'écurie sur une planète de la bordure extérieure arborant secrètement le logo de la Résistance et commençant à maîtriser la Force suffit à entretenir cet espoir. On comprend que la Résistance, comme les Jedis d'ailleurs, n'est pas un groupe de personnes, ni un ordre : c'est une idée. Et les idées ne meurent pas.

J'ajoute également que les duels sont également très prenants et je pense surtout au dernier duel opposant Kylo Ren à Luke. Jean-Côme va s'empresser de faire remarquer que ce n'est pas vraiment un duel mais si, tous les duels au sabre laser sont des duels d'esprit, derrière tous les duels icôniques de la saga, il y a deux idées qui s'opposent et les deux partis prennent le temps de se parler, de choisir leurs mots, Anakin vomissant sa haine contre Obiwan, Vador implorant Luke de le rejoindre dans le côté obscur, Sidious savourant sa victoire contre Yoda et ici, Luke donnant à son ancien apprenti une dernière leçon : le côté obscur te rongera et les Jedi et ta colère ne disparaîtront pas avec moi.

 

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3. Les personnages gâchés

 

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Phasma, I hardly knew ye

 

 

Vous savez pourquoi Les Derniers Jedi suscite autant de passion ? Deux raisons : d'une part, la saga Star Wars est ancrée en beaucoup d'entre nous et elle est sacrée, pour beaucoup on adore ou on déteste, on ne fait pas de demi-mesure concernant Star Wars. D'autre part, on avait tous notre petite idée, notre petite théorie d'où allait aller l'Episode VIII. Ce que j'ai énormément respecter chez Rian Johnson, le réalisateur dudit épisode, c'est qu'il a fait fi de ces attentes tout en en étant parfaitement conscient. Par exemple, Luke qui jette son sabre laser. Luke qui jette son sabre laser, nom d'une frite. Ca fait deux ans qu'on imagine tout et n'importe quoi sur les premiers mots et la première réaction de Luke Skywalker et il jette son sabre laser avec désinvolture. Ca allait choquer et diviser, évidemment, mais le propos était clair : non seulement Luke en avait fini avec ça mais en plus, il en a plus rien à foutre et y a aucun moyen de le faire changer d'avis. BAM. Rey se prend ça dans la gueule et ça en dit long sur elle et mon dieu, comme je digresse.

On avait tous nos attentes donc : j'attendais BEAUCOUP de trois personnages en particulier. D'abord Hux. Je voyais en Hux une sorte de rival de Kylo Ren, d'un côté on a le guerrier militaire et de l'autre, le guerrier mythologique et ils devaient composer l'un avec l'autre, en se jalousant et sans éprouver la moindre parcelle de respect l'un pour l'autre. Ca diminuait beaucoup l'aura de Kylo Ren mais ça amplifiait énormément celle de l'homme qui a ordonné la mise à feu de la base Starkiller et la destruction de la République. Hux pesait très très lourd dans la balance d'un côté obscur beaucoup moins poétique, beaucoup plus ancré dans notre réalité. Dans Star Wars Episode VIII, mon dieu... c'est devenu le pire leader militaire qui soit (au moins 4 fois hein, je le rappelle) et aussi, globalement, une punchline pour mettre Kylo Ren en avant. Alors ça marche mais j'espérais qu'ils grandiraient tous les deux, histoire que si Kylo Ren passe du côté lumineux, il reste une menace crédible en face.

Ensuite, ben le capitaine Phasma hein... dans Star Wars Episode VII, elle se fait couiller par Finn comme une sans-grade. Ca ressemblait beaucoup à "mettre en avant un personnage pour le développer plus tard", exactement comme Bobba Fett. On nous présente un personnage un peu classe, en nous faisant bien comprendre son importance... et l'épisode d'après, on lui donne une mort nulle au cours d'un combat très court durant lequel iel a juste joué de malchance. Je reconnais avoir été déçu et nourrir peu d'espoir qu'en réalité Phasma ait survécu et reviendra plus forte que jamais dans l'Episode IX. Mais ce n'est qu'un détail.

Et enfin, je pense que vous savez où je vais : Snoke. Je n'étais pas du genre à théoriser sur l'origine de Snoke, j'avoue que j'aurais même été un peu déçu que ça soit Dark Plagueis. Ce dernier est censé être mort, il faut laisser les morts où ils sont. Dans Star Wars VII, on ne sait rien de Snoke sinon qu'il a fondé le Premier Ordre et qu'il maîtrise la Force. Au fur et à mesure que Les Derniers Jedis avance, on découvre enfin ce personnage et son incroyable maîtrise de la Force : il a relié les esprits de Rey et Kylo Ren à travers la galaxie, il a extrait les informations de l'esprit de Rey qui maîtrise déjà très bien la Force en la torturant sans la moindre difficulté, Et au moment où on comprend à quel point il est surpuissant... floutch. Alors d'une part, j'ai eu ce que je voulais mais d'autre part, j'avoue que j'en voulais plus. MAIS ça aura eu un mérite énorme, on va y revenir.

 

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2. Les messages

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Rose est la petite perle 100% originale de Star Wars, épisode VIII.
Elle vient de nulle part, elle prend des décisions cons, elle est courageuse et enthousiaste,
c'est l'incarnation de la Résistance, du public et même du caractère humain et faillible des personnages à elle seule.

 

 

On est tellement à fond dans la narration, dans les personnages et dans la logique qu'on oublie souvent que Star Wars peut véhiculer des messages, ce sont des contes avec une morale. Alors d'abord, je reviens très vite sur Chewbacca qui mange pas son Porg parce qu'un autre petit bonhomme le regarde faire en pleurant. C'était déjà cool dans Vaiana, ça reste cool dans Star Wars VIII. Parce que les Porgs sont trop cools. Ils ont été fait pour vendre des peluches et des figurines, ouais, tu sais qui d'autre a été fait pour vendre des peluches et des figurines ? Dark Vador, Chewbacca, les sabres laser, Han Solo, les Ewoks, les podracers alors achète tes figurines ou les achète pas mais fous la paix aux Porgs. Je m'égare. Mais voilà, Chewie vegan, j'adhère.

Autre message important : tout le passage sur Cantonica avec les riches qui exploitent les pauvres et font en sorte que ça ne se voit pas, mettre dans un Star Wars l'idée que s'il y a des très riches, c'est qu'il y a des très pauvres et que la Résistance doit aussi se battre contre ça, c'est couillu, même si je comprends qu'un commentaire socialo-politique aussi direct ait pu surprendre le public (et surprendre, chez Star Wars, ça équivaut à choquer, décevoir, trahir, assassiner l'esprit original, etc.). Sinon, il y en a un qui donne une leçon alors qu'il était même pas attendu : Yo-mothafuckin'-da. J'ai totalement retrouvé le Yoda de l'Episode V, jovial, sage et maître incontesté du troll. Bref, la leçon de Yoda du jour : c'est normal d'échouer et on apprend beaucoup plus dans l'échec que dans la réussite. C'était une leçon primordiale pour Luke qui, on peut le rappeler, n'avait finalement jamais réellement échoué avant Ben Solo.

 

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Un Yoda beaucoup plus Empire conre-attaque
que Revanche des Siths et ça fait du bien

 

Mais surtout le message sur lequel j'ai lu beaucoup de conneries sur le net alors qu'il est limpide et magnifique, c'est à la fin, lorsque Rose empêche Finn de détruire le rayon bélier en se jetant dedans. Et je trouve merveilleux le plan où on voit le bélier tirer juste derrière eux, comme pour dire "Ben oui mais... il a tiré quand même du coup". Rose donne cette leçon à Finn : on ne gagne pas en annihilant son adversaire mais en sauvant ceux qu'on aime. Alors je sais, Jean-Côme, en faisant ça, elle a mis en danger la vie de toute la Résistance. Mais d'une part, si on observe purement les faits, combien de personnes seraient mortes sans ce sauvetage ? Au moins une, Finn et toutes les vies qu'il va potentiellement sauver dans l'Episode IX. Combien sont morts avec ce plan ? Une seule, Luke. Et je vais digresser rapidement sur la mort de Luke jusqu'à la fin du paragraphe : non seulement elle est magnifique en terme d'image et de musique pure mais en terme de scénario, elle est incroyablement puissante. Pour la Résistance, ils ont vu Luke Skywalker, la légende, survivre à une puissance de feu monstrueuse et donner sa vie pour leur permettre de s'échapper. Il est devenu le symbole qu'ils avaient toujours voulu voir en lui. Et dépendant la définition que vous voulez accorder à ce terme, il est mort en Jedi (si comme moi, vous estimez qu'être un jedi relève plus d'une idéologie que d'un ordre politico-religieux strict) et en maître, donnant sa dernière leçon à Kylo Ren.

Je reviens sur le message de Rose : on pourra faire remarquer que certes, elle a eu énormément de chance que Luke débarque à ce moment-là sinon la Résistance se serait faite crâmer. Ce à quoi on peut rétorquer : y a pas de chance qui tienne, c'est un film, c'est un scénario, c'est une histoire. La morale de l'histoire est le but de l'histoire. Et j'irais même jusqu'à dire que Rose a bien fait ses devoirs et est une "vraie" fan de Star Wars (parce qu'apparemment, il est primordial de distinguer les vrais des faux) car vous vous rappelez comment Luke a vaincu l'Empire : en ne tuant pas son adversaire mais en sauvant celui qu'il aime. Si ça, ce n'est pas respecter l'héritage de Star Wars, je ne sais pas ce qui l'est.

 

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1. Kylo Ren et Rey

 

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Adam Driver, Daisy Ridley et Mark Hamill volent absolument tout le film et les
développements de leurs personnages respectifs sont brillants

 

Un, deux et trois. Lui, elle et leur relation. Je commence par leur relation : aucune interaction de personnages dans Star Wars n'est aussi complexe et tridimensionnelle que celle qu'entretiennent Rey et Kylo Ren. Il veut le pouvoir, elle veut la paix mais d'une façon assez tordue, je pense qu'ils s'aiment. Non sérieusement, re-regardez la scène où il est torse nu et dites-moi qu'y a pas une tension sexuelle entre les deux. Pour moi, il y a une attirance contenue et très subtile entre les deux personnages. Elle voit Ben Solo et le jedi qu'il aurait pu devenir, le héros dont la Résistance a besoin, il voit la plus puissante alliée qu'il pourrait avoir pour régner sur la galaxie et cette jeune femme perdue qui rêve de trouver sa place. Il veut lui donner cette place. D'ailleurs, les dialogues entre les deux sont toujours puissants et leur liaison à travers l'espace est l'un des gros atouts du film (merci Snoke, côté obscur RPZ).

Passons à Kylo Ren. Dans Le Réveil de la force, on découvrait un adolescent qui voulait être comme papi Vador, le masque, le sabre rouge et tout et Snoke qui voulait également faire de lui le nouveau Vador. Bref, c'était assez littéralement Dark Vador Jr à une grosse, énorme exception près : Dark Vador n'a jamais voulu être Dark Vador. Il l'est devenu, l'a regretté et est redevenu Anakin. Ca changeait énormément la donne et j'avais hâte de voir comment ce personnage allait évoluer. Dire que je n'ai pas été déçu est un euphémisme. Là où beaucoup de gens sont déçus de voir ce qu'ils ont fait des autres personnages, je vois à quel point ils ont fait de Kylo Ren un personnage non seulement extrêmement fort mais profond. Je m'explique : il tue Snoke, ce que certains perçoivent comme étant incohérent étant donné la maîtrise de la Force chez le leader du Premier Ordre, il est supposé voir parfaitement dans l'esprit de Kylo Ren. Ca donne une idée de la maîtrise incroyable de la Force chez l'ancien chevalier de Ren et aussi de son intelligence : il a pris le temps d'incliner son sabre laser en usant de la Force pour manipuler le sabre de Luke, leurrant ainsi Snoke, une tâche dont on imagine mal la difficulté. Je parlais plus tôt du pouvoir qu'avait Snoke d'établir une liaison mentale entre Rey et Kylo Ren : ce dernier le fait seul à la fin du film. Il est aussi puissant que Snoke mais il est plus malin.

 

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Après, le masque va me manquer

 

Autre chose qui a fait crier au scandale jusque Mark Hamill : la fameuse scène où Luke envisage de tuer Kylo Ren, encore jeune. Je vais dire ce que j'ai souvent lu être reproché au film : Luke est la lumière, le sauveur, celui qui voit la lumière même là où elle n'est pas (Dark Vador par exemple). Un tel personnage, une telle icône n'envisagerait JAMAIS de tuer non seulement 1. quelqu'un 2. son apprenti 3. son neveu. Il ne l'envisagerait pas une seule seconde. Alors d'une part, Luke est humain et je vous renvoie à Yoda, il a le droit d'échouer, de faire des erreurs... et je me permets de rappeler qu'il n'a pas tué Kylo Ren : il l'a envisagé. De la même façon qu'il a envisagé et renoncé à tuer l'Empereur, Luke n'est pas parfait. Bref, ça c'est pour côté Luke mais surtout : vous imaginez la noirceur et l'emprise monumentale du côté obscur sur Kylo Ren pour qu'un personnage aussi droit et bon que Luke ait peur au point d'envisager de tuer un membre de sa famille ? Car c'est bien de peur qu'il s'agit, la fameuse peur qui mène à la colère, à la haine, à la souffrance puis au côté obscur. Kylo Ren est un concentré de potentiel obscur, suffisamment puissant pour effrayer Luke Skywalker. Est-ce que ça en fait l'être le plus obscur de la saga après, éventuellement, l'Empereur et Snoke ? Oui et non car autre chose caractérise Kylo Ren : quand il a pu, il n'a pas tué sa mère. Il n'est pas totalement rongé par la haine, il en est encore au stade où le côté obscur de sa personnalité se développe. Bref, enfin, Kylo Ren est devenu un vrai personnage, complexe, engageant et incroyablement puissant dans tous les sens du terme (au détriment de Snoke et de Hux, certes, mais je pense que l'univers de Star Wars y gagne un de ses meilleurs personnages)

 

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Rey, face à son Côté Obscur

 

Qu'est ce que les Derniers Jedis nous apprend sur Rey ? D'abord, ses parents ne sont pas des Kenobis ou des Skywalkers, merci infiniment Rian Johnson d'en avoir fait des anonymes, c'était, d'après moi, la meilleure solution possible. Luke a affronté l'Empire en partant de nulle part, c'est un point que Rey partage avec lui. Leurs points communs ne s'arrêtent évidemment pas là : au départ, Yoda refusait d'enseigner à Luke la voie des Jedis, pareil pour Luke et Rey, Luke percevait le dilemme de Vador, pareil pour Rey et Kylo Ren, bref "Star Wars rime" mais elle a quelque chose que Luke n'avait pas : elle aussi a fait peur à Luke. Elle a plongé dans le Côté Obscur de la Force et en est ressorti en comprenant que ce n'était pas ce qu'elle voulait, ni qui elle était. Quand Kylo Ren lui propose de la rejoindre, elle reconnaît les affres du Côté Obscur et ne cède pas. J'ai toujours trouvé incroyablement débile cette idée de "jedi gris" : soit tu te sers de la Force pour tes fins personnelles et tu te laisses aller à ta peur, ta haine et ta colère, c'est le Côté Obscur, soit tu te maîtrises et n'utilise que le côté lumineux. C'est un spectre, pas un choix : Dark Sidious est parfaitement maître des émotions et un des plus grands utilisateurs du Côté Obscur tandis que Rey est folle de colère contre Kylo Ren après qu'il a tué Han Solo et blessé Finn, sans que ça fasse d'elle une adepte du Côté Obscur. Quand Kylo Ren tue Snoke en sauvant Rey, c'est pas mi-obscur mi-lumineux, youpi on a trouvé un entre-deux. C'est le Côté Obscur dans sa plus pure manifestation : l'utilisation de la Force à des fins égoïstes, pour le pouvoir.

Rey ne s'est pas laissée berner : elle a reconnu le Côté Obscur en le voyant et l'a rejeté mais elle a surtout rappelé à Luke ce qu'était un Jedi. Il n'est pas question de respecter un code, de n'éprouver aucune émotion ou d'être parfait en toutes circonstances. Luke a succombé à la peur une fraction de seconde de trop et ça a été suffisant pour que Kylo Ren plonge dans les ténèbres. Rey aurait pu... mais elle est restée droite, elle a continué d'oeuvrer pour la paix et la justice, pas pour le pouvoir. Et comme le remarquent Snoke et Luke, c'est ce qui fait d'elle un chevalier Jedi. 

 

14

 

Conclusion

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Un Star Wars qui s'accroche au passé mais qui le fait bien

 

J'ai peut-être été un peu trop mélioratif dans cette critique, j'ai accentué beaucoup les côtés positifs mais c'est parce que je pense que ce film a reçu trop de haine injuste. Il ne faut pas oublier qu'il doit toujours se mesurer dans l'inconscient collectif à l'une des meilleures trilogies de l'histoire du cinéma ("l'une des" parce que je vais pas m'amuser à la comparer aux Parrains ou aux Seigneurs des anneaux), c'est certes une chance (nous adorons déjà l'univers), autant qu'un fardeau. Si vous me permettez une citation dans le texte, à ceux qui prétendent que Star Wars episode VIII n'a aucune originalité et est une insulte à la mémoire d'une saga parfaite, je répondrais "C'est incroyable : absolument tout ce que vous venez de dire est faux" : la saga Star Wars n'a jamais été parfaite, l'Episode VIII n'est pas une insulte, c'est non seulement un très bel hommage mais aussi une continuation logique des enjeux et enfin, pour le peu de marge de manoeuvre dont il bénéficiait, je l'ai trouvé original, tant dans sa narration que dans son esthétique.

Je lui attribuerais personnellement la note de 7/10, ça équivaut à "J'ai vraiment passé un bon moment". Je me suis vraiment senti dans un film Star Wars mais je regrette beaucoup ce parti pris de rester dans des interactions déjà vues. Il était original pour un Star Wars mais j'aurais aimé qu'il le soit encore plus. En tout cas, il est très beau, les nouveaux personnages sont très sympas, les anciens (aux exceptions déjà citées près) vont de "aussi bien" à "infiniment mieux" et mon attention est totalement acquise pour l'Episode IX : maintenant que Kylo Ren est devenu le Supreme Leader du Premier Ordre, il ne pourra pas se retourner contre son maître dans un élan d'amour pour quelqu'un qu'il aime, il n'a plus son père, plus sa mère, plus son maître, pas d'enfant, il n'a plus aucune faiblesse... alors comment cette nouvelle trilogie va-t-elle finir ? Vivement 2019 pour qu'on le découvre !

 

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A moins que Rey et Kylo Ren finissent par s'entendre sur une voie grise
parce qu'ils sont très amoureux, ce qui détruirait le personnage de Kylo Ren
et serait BIEN niais... mais ils feront pas ça hein ? Hein ? *regard de Porg*

 

 

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5 janvier 2017

Mini 50/50 - Vaiana, la légende du bout du monde

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Par les meilleurs réalisateurs des studios Disney...

 

 

Voilà une version audio pour si tu as la flemme de lire,si tu as des soucis avec la lecture,
si tu veux faire autre chose en même temps, si ma douce voix te manque,
si tu préfères avoir une intonation, etc. 

 

L'esprit critique, c'est quelque chose d'un peu sacré chez moi. Un peu seulement. Pour moi, être capable de recul, c'est primordial pour éviter de se faire avoir par n'importe quel vendeur de facilité. Et ce film m'a fait peur. Il m'a fait peur parce qu'en sortant de la salle, j'avais des frissons, presque toutes les chansons du film en tête et j'avais envie d'aller en vacances dans les Îles Samoa, de revivre ce que ce film m'avait apporté. C'est quelque chose que je n'avais plus ressenti depuis... peut-être Le Roi Lion ou Jurassic Park. J'avais 6 ans, bordel de merde. Et là, Disney nous sort Star Wars VII que j'ai adoré, Captain America Civil War qui est mon coup de coeur de 2016 et maintenant Vaiana... donc question, est-ce que Disney a gobé mon esprit critique ? 

Et là, le flash : non, Rogue One était bien, sans plus, Zootopie pareil, et puis j'ai pas aimé la version en prises de vue réelles du Livre de la Jungle et Alice de l'autre côté du miroir... donc non, Vaiana est peut-être simplement l'un des meilleurs dessins animés Disney, tout là-haut avec Aladdin, le Roi Lion, la Belle et la Bête et la grosse moitié des productions Pixar. Enfin voilà mon avis, comme toujours, 5 points positifs et 5 points négatifs rangés par ordre d'importance.

 

10. Quelques personnages osef

 

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Les Survivants

 

Bon, si vous suivez à la fois ma chaîne YouTube et ce blog, vous savez que le point numéro 10 est toujours un peu mou, que c'est le point que j'ai dû chercher très très loin. En l'occurrence, oui, force est de l'admettre, certains personnages secondaires sont trèèès secondaires et largement dispensables. Prenons par exemple les parents de Vaiana (qui sont toujours vivants à la fin du film, alleluia). Autant le père a une petite profondeur dans le sens où son autorité et sa prudence trop stricte concernant les activités de sa fille sont justifiées par une expérience tragique, autant sa mère, on ne sait rien d'elle. Les pirates-noix de coco, pareil, ça aurait été chouette d'en savoir un peu plus sur eux. Les habitants de l'Île auraient pu avoir un peu plus de relief aussi. Enfin voilà, quelques petits détails mais bon... je vous avoue que moi-même, je soupire un peu en m'écoutant parler... ou en me lisant écrire... ou en m'écrivant m'écr... bon, bref, pas fier de celui-là mais c'est le point le moins important.

 

00

 

9. Blagues meta

 

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Un People's Eyebrow sorti de nulle part

  

Là encore... je suis pas très très fier de relever ça mais il faut bien reconnaître que ça m'a un peu gêné. Et au fond ce serait même presque une qualité. Je m'explique : ce que j'appelle blague meta, ce sont les blagues qui brisent le quatrième mur, qui te sortent du film. Dans Vaiana, par exemple, Maui dit que "Signer un autographe avec un oiseau, ça s'appelle tweeter", que "Si tu as une robe et un animal de compagnie, tu es une princesse" ou quand Maui se change très brièvement en Sven de la Reine des Neiges. C'est le genre de blagues qui peuvent être très bien faites (dans Aladdin ou Merlin l'Enchanteur par exemple, elles sont bien faites parce qu'elles sont propres à un seul personnage exhubérant et surnaturel (respectivement le Génie et Merlin) qui peuvent donc être conscients de notre monde).

Alors pourquoi écris-je que c'est presque une qualité ? Certaines productions récentes nous ont gavé de ce genre de blagues. Deadpool brise le quatrième mur au point que ce mur n'existe même plus et que donc le briser n'a aucun intérêt sinon ralentir l'action (au final, ça revient à regarder un film correct avec un pote chiant qui fait des commentaires tout le temps à côté de toi). Zootopie n'arrête pas d'en faire, entre le revendeur de contre-façons Disney, le chef Bogo qui dit "libéré, délivré", les boucs qui ouvrent leur van à Walter et Jesse (WINK WINK)... alors oui, il y en a, elles sont mal amenées mais Vaiana a l'élégance d'en avoir utilisé finalement peu.

 

00

 

8. Trop de chansons ?

 

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Tu veux connaître mon histoire ? Laisse-moi te la chanter !

 

En sortant du cinéma, ma douce et tendre a fait la remarque qu'il y avait trop de chansons. Je lui ai mis un coup de boule en la traitant de grosse conne et puis j'ai réfléchi : le film n'a pas plus de chansons qu'un autre Disney musical (Vaiana en compte 8, Le Roi Lion 6, la Princesse et la Grenouille 7, Hercule 6, le Bossu de Notre-Dame 8, La Belle et la Bête 7...) alors pourquoi ce ressenti ? Je pense que c'est surtout parce que les chansons dans ce film sont très maladroitement amenées. Certaines le sont très bien, comme la chanson des Ancêtres ou Te Fiti, à des moments-clés avec une petite introduction musicale qui nous fait comprendre qu'elle arrive... et d'autres genre Pour les hommes, Bling Bling ou Notre terre débarquent presque en plein milieu d'un dialogue. Ce qui rend d'ailleurs une blague meta assez mal venue : Maui qui dit à Vaiana "Si tu te mets à chanter, je t'assome" ou quelque chose comme ça. Soit l'abondance de chansons est un parti pris, auquel cas inutile d'attirer l'attention dessus. Soit elle est pénible comme le sous-entend Maui, auquel cas, il en fallait moins. Mon avis à ce sujet ? On va y venir.

 

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7. Le doublage

 

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Cerise Calixte, Anthony Kavanagh et Vaiana.
(... ou une demoiselle anonyme qui interprète Vaiana à Disneyland)

 

J'ai vu le film en VF (et si tu as un problème avec ça, je t'invite à accueillir en ton orifice buccal mon viril appareil génital). Mais il faudra que je le vois en VO parce qu'il y a The Rock dedans et que j'ai encore jamais vu d'excellent film avec The Rock dedans alors que j'aime beaucoup The Rock. Trois fois The Rock, c'est beaucoup trop. Bref, les voix françaises sont très convaincantes. Alors d'un côté, on pouvait s'y attendre avec un cast vocal de kalitay. Anthony Kavanagh était déjà Marty dans les films Madagascar et Ray dans la Princesse et la Grenouille donc je savais déjà que le doublage, c'était un domaine dans lequel il était bon. Pareil pour Adrien Antoine, le gars, c'est le deuxième meilleur Batman (après Richard Darbois). Bon, Batman, c'est pas foufou en terme d'acting range mais en Tamatoa, il a pu se défouler un peu plus et ça lui va bien. 

Mais la bonne surprise vient de Cerise Calixte. Quelques commentaires d'abord : elle a participé à The Voice et n'a pas été retenue, j'éprouve un vrai plaisir cynique et puéril à voir les perdants de ces émissions faire quelque chose de très bon après coup. J'ai appris ça après avoir vu le film. Si je l'avais su avant, je me serais sûrement dit "Aïe, ils ont voulu tout miser sur les chansons...". J'aurais eu tort. C'est son premier rôle au cinéma et elle a interprété Vaiana avec une justesse que d'autres comédiens professionnels n'atteignent jamais dans le milieu du doublage d'animation, milieu snobé à tort d'après moi non seulement par la profession mais aussi par une large partie du public. C'est pas parce que tu n'as que ta voix pour jouer que c'est plus facile. En fait, j'aurais tendance à penser que c'est plus difficile. Il faut surjouer mais mesurer son surjeu. Enfin je ne vais pas m'étendre, excellente performance de la part de tout le casting.

 

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6. Les enjeux brouillons

 

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L'introduction est le seul moment où on ressent la
portée de l'enjeu

 

Vaiana fait partie de ces films où on comprend les enjeux mais où on ne les ressent pas. Il est vital d'aller rendre le coeur de Te Fiti, on l'a bien compris... mais à quel moment on en a ressenti l'urgence ? Deux noix de coco pourries et des pêcheurs qui trouvent pas de poisson, c'est ce que le film nous donne pour nous faire comprendre que la Déesse créatrice de la vie est mourante... c'est léger. D'un côté il y a ça et d'un autre côté, il y a le côté... je dirais un peu "cheaté" de Vaiana. L'héroïne marche dans les pas de divinités et on a très clairement l'impression qu'il ne peut rien lui arriver. Quand elle a un coup de mou, l'esprit de sa grand-mère vient l'aider, quand elle affronte une divinité (que ce soit Te Ka ou même Maui) l'esprit de l'océan vient lui filer un coup de main... à aucun moment on ne sent qu'elle est vraiment dans la mouise. Et du coup, ça empêche une réelle connexion émotionnelle avec les personnages. A plusieurs moments, je me suis dit que j'avais envie d'être triste pour eux, avec eux mais je ne pouvais pas parce que je savais que ça allait aller mieux.

Sauf à un moment très précis, une scène que j'ai adorée car pour moi, c'est celle qui a fait toute la différence, la scène où la mer récupère le coeur de Te Fiti. Mais j'en parlerai plus tard. Je sais, j'écris souvent ça mais je ne tiens pas à aborder un point positif dans un point négatif. De la rigueur crénon, de la rigueur...

 

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5. Les chansons

 

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Une arrivée majestueuse avec la musique qui convient

 

J'ai dit qu'elles étaient mal amenées, j'ai pas dit qu'elles étaient mauvaises. Après avoir vu le film, le lendemain, j'ai acheté la bande originale. Après ma grosse déception avec Zootopie où il n'y a qu'une chanson, interprétée par Shakira... qui est un personnage du film... comme si la chanson dans le film était la version pop pourrie qu'ils font d'habitude en dehors du film, ma semi-déception de la Reine des Neiges où la moitié des chansons sont bonnes et l'autre moitié inutile... j'ai enfin eu l'impression d'avoir un retour en force des chansons Disney. J'ai adoré toutes les chansons. Alors la traduction (globalement très bonne) laisse parfois passer quelques poncifs un peu malheureux ("J'écoute mon coeur, je n'ai plus peur" mon dieu...) et d'autres trucs mais je vais y revenir.

Ca commence par Logo Te Pate, chanson introductive entièrement en Tokelau (merci Wikipedia pour le coup). Voilà, ça, c'est pour ton petit cul Zootopie. Ouais non désolé mais entendre une chanson en anglais dans un classique d'animation Disney, ça m'a gavé. JE SAIS, Disney, c'est Américain, la VO est en anglais mais justement, quand tu ne prends même pas la peine de traduire une chanson dans un film traduit, c'est que clairement tu t'en bats les couilles que les gens comprennent, de l'ambiance ou de quoi que ce soit autre que d'avoir fait chanter Shakira. Je digresse.

 

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Le Bleu Lumière, la version pop est... meh. Comme souvent.
Mais la version du film va rester dans ta tête.

 

Logo Te Pate donc, en Tokelau qui elle, installe vraiment une ambiance et qui en plus fout le sourire (je passe mon temps à l'écouter, va falloir que j'apprenne les paroles en phonétique, ça me fait chier de pas pouvoir les chantonner). Ensuite, nous avons Innocent Warrior, là encore, une chanson en Tokelau, très belle, qui habille le moment où l'océan confie la pierre de Te Fiti à bébé Vaiana. Une scène puissante, drôle et sans la moindre ligne de dialogue. Après ça, Notre Terre qui installe le décor, le personnage de Vaiana et les enjeux, c'est une chanson d'exposition qui aborde tous les points importants, bref qui fait surtout son taff. Ensuite le Bleu Lumière qui fait écho à Partir là-bas dans la Petite Sirène et qui est le titre "phare" de ce dessin animé un peu comme Libérée, délivrée dans la Reine des Neiges, le gavage médiatique (qui n'enlève rien aux qualités intrinsèques de la chanson) en moins et elle est aussi bonne. Mais si, rappelez-vous, quand vous avez entendu Libérée, délivrée la première fois, vous l'avez trouvé géniale. Ensuite nous avons L'explorateur, partiellement en Tokelau, qui fait écho au Bleu Lumière mais aussi à Logo Te Pate car c'est la chanson réponse à la première et qui expose également un peuple, les ancêtres de celui de Vaiana. Dans le Bleu Lumière, elle se demande pourquoi elle est appelée par la mer et L'explorateur lui répond : parce que tes ancêtres étaient des explorateurs.

 

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Le contexte, l'univers graphique et le niveau de pêchitude
rappelle beaucoup Ton meilleur ami d'Aladdin. C'est un compliment.

 

Ensuite, on a deux chansons plus drôles, plus légères, Pour les hommes et Bling-bling. La première, j'ose le dire, est à mettre sur un pied d'égalité avec Ton meilleur ami dans Aladdin. Elle donne une pêche monumentale et expose un personnage très puissant, ce qu'il prouve en étant totalement maître de l'image pendant sa chanson. La deuxième, Bling Bling, est très drôle et habille une scène de conflit, ce qui fait renaître la tradition bien sympa de la chanson drôle du méchant (un peu oubliée depuis Gaston et Ratigan). Et j'ai l'impression que le sous-texte sexuel est TRES explicite dans celle-là mais c'est peut-être juste que j'ai vieilli et que maintenant, je lis mieux entre les lignes. Et ça m'emmerde de le reconnaître mais elle est mal traduite. Elle est non seulement plus drôle mais aussi plus sexualisée en anglais. Je vais y dédier un petit paragraphe donc si ça ne t'intéresse pas, tu peux le sauter.

Qu'est ce qui est mal traduit ? Y a énormément de "blagues" qui sont simplement passées à la trappe. Pas remplacées, smplement oubliées. Quand il dit "happy as a clam", (heureux comme une palourde, c'est une expression qui existe), il fait un clin d'oeil genre "Hey, t'as compris, parce que je suis un crabe". Piouf, disparue. "I will sparkle like a wealthy woman's neck" devient "Scintiller comme un collier de perles nacrées" sauf qu'en disant "neck", il fait le geste de trancher sa gorge et Vaiana réagit. Sa réaction tombe un peu à plat à l'évocation des perles nacrées. Ensuite, il dit à Maui "Get the hook", ce qui signifie quelque chose genre "Tu es congédié" ou "Dégage" mais littéralement "Prends le crochet/hameçon". Alors oui, jeu de mot intraduisible mais après, il dit très subrepticement "Get it ?" genre "T'as compris ?" donc je pense qu'il aurait fallu un jeu de mot, n'importe quoi ici mais non, rien. C'est pas fini, ils n'ont pas traduit le "I'll never hide, I can't, i'm too shiny" que je trouve très drôle, ni "Look it up" quand il parle de "décapode". Certes, on pourait s'en foutre mais là encore, il regarde la camera. Alors qu'il dise "Look it up" au spectateur après avoir utilisé un mot comme décapode, c'est drôle, qu'il dise et c'est comme ça qu'ils l'ont traduit, "Sois raisonnable" à Maui en regardant le spectateur... c'est bizarre. Et enfin, ils ont traduit "C'est la vie mon ami" par "C'est la vie mon ami" sauf que l'impact et même la signification ne sont pas les mêmes quand c'est un anglophone et quand c'est un francophone qui le disent. Un anglais qui parle français, c'est un peu précieux. Un français qui parle français, c'est normal. Bon, voilà mes petits reproches pour cette chanson mais elle était difficile à traduire de toute façon.

 

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Après, elle reste bonne en français, juste moins bonne

 

Ensuite, on a Je suis Vaiana, la chanson qui m'a foutu des frissons absolument partout, notamment le solo de Cerise Calixte sur la réplique éponyme (et qui habille à merveille la meilleure scène du film mais on va y revenir). Le crescendo pratiquement constant illustre le refus de l'abandon qui se conclue par la phrase "Je suis Vaiana" en solo. C'est le moment qui répond à plusieurs critiques que j'ai pu voir qui disent "Pourquoi l'océan a-t-il choisi une gamine qui n'avait ja-ja-jamais navigué ? (owé owééééé)" : et bien parce que c'est elle qui n'abandonnerait pas quand tout le monde lui dit d'arrêter. C'est la force de son individualité. Et enfin nous avons Te Fiti, la chanson de conclusion... conclusion qui est brillante aussi mais là encore, on va y revenir. La chanson en elle-même est pas fofolle mais jolie. Bref, vous l'avez compris, enfin un Disney rajoute non pas une ou deux chansons au répertoire classique mais cinq ou six, vingt ans après Le Roi Lion, Aladdin et la Belle et la Bête.

 

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4. Les personnages

 

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Introduire deux personnages et leur relation sans un seul mot, check

 

Commençons par les personnages secondaires : les studios Disney ont un talent monstrueux pour faire des personnages muets des personnages d'exception. Simplet a ouvert le bal puis Clochette, Chernabog dans Fantasia, Maximus (le cheval dans Raiponce), Dumbo, Pegase, l'écureuil femelle dans Merlin l'Enchanteur... Disney n'a pas besoin de donner de la voix à un personnage pour en faire un personnage puissant et en l'occurrence, ils le prouvent avec quatre personnages : Te Fiti et Te Ka dont la gestuelle et le visage font comprendre leur nature et leurs émotions, Heyhey que j'ai trouvé hilarant et l'esprit de l'Océan, qui n'a ni visage, ni corps et qui parvient à avoir une personnalité.

J'ai déjà évoqué Tamatoa avec la chanson Bling-Bling et le retour plus que bienvenue du méchant comique et un peu excentrique. Il m'a rappelé le Chef cuisinier dans La petite sirène, un autre personnage que j'aime beaucoup. La grand-mère Tala n'est pas le point fort du film, c'est un peu la figure de mentor un peu excentrique et sage, c'est Rafiki / Grand-mère Feuillage / les trolls dans la Reine des Neiges... charmante mais rien de nouveau. Maui est une demi-mesure intéressante entre gentillesse et arrogance, entre puissance et lâcheté. C'est un protagoniste qui est aussi un antagoniste. Tout ce que les héros affrontent sont les conséquences directes de son orgueil. Il fait avancer le scénario dans le bon sens mais en l'handicapant aussi. C'est une réflexion plutôt intéressante sur l'orgueil et la confiance en soi. Il a une confiance en lui d'abord très superficielle qu'il tente de confirmer en voulant retrouver son hameçon (bon, l'analogie phallique est claire de chez claire). Une fois qu'il le retrouve, il se rend compte qu'il ne sait plus s'en servir  Vaiana lui ré-apprend mais il le fissure et abandonne avant de prendre conscience que sa puissance ne vient pas du hameçon mais bien de lui. Le message peut paraître bateau (ah ah ah) mais il ne l'est pas tant que ça, je reviendrai là-dessus.

 

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Vaiana donne ses lettres de noblesse au titre "princesse" après les
semi-victoires timides d'Elsa et de Merida (Rebelle)

 

Et enfin, on a Vaiana. Alors trois gros points à son sujet : 1. C'est une vraie héroïne, un vrai personnage féminin fort et indépendant. On pourrait objecter qu'elle reçoit l'aide de Maui mais j'ai tendance à penser que c'est elle qui aide Maui, pas l'inverse. Il y a même un moment où elle est seule au monde, dans la meilleure scène du film. Je crois que c'est jamais arrivé dans un Disney qu'un personnage se retrouve seul à devoir prendre la bonne décision (a fortiori une princesse).  2. Elle ressemble beaucoup psychologiquement à beaucoup d'autres princesses, elle a une vie chouette mais veut de l'aventure (Ariel, Jasmine, Belle...) MAIS contrairement à ces exemples, elle tente de vivre plus, échoue et ne persévère que pour aider son peuple, pas pour sa satisfaction personnelle. D'ailleurs, les princesses Disney qui rêvent d'aventure finissent par "sortir" et les péripéties du film, c'est les conséquences involontaires de leurs actions : Ariel qui donne sa voix pour aller sur la terre, Elsa qui abandonne ses responsabilités de reine, Raiponce qui quitte sa tour... Je crois que Vaiana est la première à aller chercher la confrontation. Ariel veut trouver l'amour, Anna veut trouver l'amour, Jasmine veut de l'aventure (mais elle trouve l'amour), Raiponce veut de l'aventure (et elle trouve l'amour), Vaiana veut sauver son peuple. C'est la première princesse Disney à agir en leader. Et 3. enfin une princesse en 3D avec un visage différent. Je parle pas de la couleur de la peau seulement, je parle des traits. Non parce que Raiponce, Elsa et Anna, tu les rases, tu les démaquilles, tu les mets à poil (déjà t'as un problème) mais surtout tu les différencies pas.

Les classiques d'animation Disney ont un peu l'habitude de nous proposer d'excellents personnages, ce dessin animé ne fait pas exception.

 

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3. Le scénario

 

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Me regarde pas comme ça, ton aventure, elle est convenue
et tu le sais

 

Evidemment, c'est le gros problème du film. Je peux le défendre autant que je veux en faisant remarquer les différences subtiles dans le traitement de l'histoire... ça reste quand même toujours la même histoire. Tu vois venir le scénario à des kilomètres. Ca a tendance à renforcer l'impression que l'héroïne ne craint rien d'ailleurs. Quand Maui abandonne, on sait qu'il va revenir pendant le climax. Quand ils tombent dans l'antre de Tamatoa, on sait qu'ils vont s'en sortir sans problème. Si, par contre, le twist de fin concernant ce qu'il est arrivé à Te Fiti, je ne m'y attendais pas. J'ai pas spécialement envie de m'étendre sur ce point, c'est juste que le scénario est repris de dizaines de classiques d'animation Disney.

L'héroïne est une princesse qui va devoir gouverner son peuple (Elsa dans la Reine des neiges) mais elle finit par s'évader (Ariel dans la Petite sirène) et trouve un personnage surpuissant (le Génie dans Aladdin) qui sera d'abord réticent à l'idée de l'aider mais finira par s'attacher à elle (la Belle et la Bête), notamment en affrontant un monstre plus drôle qu'effrayant (Lucifer dans Cendrillon) mais leur relation est mise à mal (Mulan et Shang dans Mulan) donc le personnage principal doit se rappeler les paroles encourageantes de son mentor (Mufasa dans le Roi Lion) pour aller affronter son plus grand défi (le dragon dans la Belle au bois dormant) grâce au personnage secondaire revenu l'aider parce qu'il s'est découvert une conscience (Flynn dans Raiponce).

C'en est au point que certains détails ne sont jamais expliqués alors qu'ils devraient (en tout cas pourraient) l'être. Pourquoi l'océan ne ramène pas lui-même le coeur de Te Fiti ? Pourquoi Maui revient à la fin ? Enfin voilà, y a plusieurs trous dans le scénario, partiellement remplis par "Vous savez comment ça marche".

Très franchement après, quand je vais voir un dessin animé Disney, je sais plus ou moins où ça va aller, les questions qui se posent davantage, c'est surtout avec qui on y va, comment on y va et qu'est ce qu'on va voir sur le trajet. Après tout, un film n'est pas qu'un scénario. Regardez, le Voyage d'Arlo aussi avait un scénario cousu de fil blanc mais c'est le fait que les personnages étaient oubliables et que le film ne proposait rien de franchement neuf (à part l'animation incroyable de l'eau et le rendu des décors) qui l'a coulé d'après moi. Un scenario bateau ou même repompé ne fait pas forcément un mauvais film. Regardez la Guerre des étoiles.

 

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2. L'animation

 

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*__*

 

On en prend plein la gueule. Tout simplement. Je suis pas expert en animation 3D, loin de là, très franchement j'y connais rien mais je sais reconnaître quelque chose de beau quand je le vois et nom de dieu... déjà on va évoquer l'animation de l'eau, qu'elle soit calme ou déchaînée, la mer est sublime. Ensuite, j'ai cru comprendre que les textures des cheveux, c'est quelque chose de très compliqué en animation alors des cheveux bouclés trempés, j'imagine la galère que ça doit être. L'introduction en 2D est magnifique, j'ai trouvé très intéressante l'idée de mimer la texture de... je sais même pas ce que c'est, de l'espèce de toile. D'ailleurs, toutes les occurrences de la 2D sont très rafraichissantes, que ce soit dans la chanson de Maui, comme s'il vivait encore dans une légende de lui-même et qu'il niait la réalité, ou dans ces tatouages. Oui, tiens d'ailleurs, tatouage, un autre personnage muet bien écrit et entièrement animé en deux dimensions. Muet et en deux dimensions, ça fait vraiment mariage de l'ancienne et de la nouvelle école.

 

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La chanson de Maui est une débauche de bonnes idées esthétiques

 

En fait, maintenant que j'y repense, l'animation de Te Fiti et de Te Kara me rappelle deux des segments que j'avais préféré dans Fantasia 2000 (si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille, il est loin d'être aussi mauvais que ce à quoi on peut s'attendre). Et c'était les deux segments qui rendaient le mieux hommage à la majesté du premier Fantasia. Et j'ai adoré aussi l'aspect du monde des monstres qui m'évoquait un peu un mariage entre l'univers graphique d'Ursula et du Docteur Facilier de La Princesse et la Grenouille, deux personnages dont j'adore l'esthétique. Enfin voilà, Vaiana, si vous n'y allez pas pour les personnages ou le scenario, allez-y pour le spectacle.

 

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En haut, des images de Fantasia 2000, en bas de Vaiana

 

 

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1. Les messages

 

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Plutôt que de gueuler sur ce qui se fait de mal, louons ce qu'il se fait de bien

 

Généralement, je ne prends pas la peine de chercher des messages sociaux dans les films ou autre fiction (sauf quand un film me les crache à la gueule évidemment). Par exemple, quand je regarde Elementary, je vois que Joan Watson est une femme asiatique, je me dis pas "Ah, c'est bien, plus de femmes à l'écran, moins de blancs, etc." ni "John Watson est un homme blanc, c'est débile de changer ça", je me dis juste "Watson est une femme asiatique, ok". Mais Vaiana croule sous les messages intelligents et subtils... donc crouler est un très mauvais choix de mot : Vaiana est riche de dizaines de messages positifs dans le texte et le sous-texte :

- Aucune histoire d'amour. Tu peux être une femme et rester forte ET célibataire.
- La blague végétarienne au début. C'est une simple réplique, trois fois rien Vaiana dit "Mmm ils ont l'air délicieux ces travers de porc" et Pua, son petit porcelet de compagnie (qui ne vieillit pas d'ailleurs, c'est marrant) a l'air à la fois triste et un peu apeuré et Vaiana est un peu gênée. Simple et efficace.
- Plein de rôles clés sont assurés par des femmes : la personne à sauver, l'antagoniste principale, le mentor, le héros...
- Parlant de ça, les hommes sont vachement plus dénudés que les femmes.
- La culture Polynésienne est mise en vant
- Casting majoritairement Polynésien en VO et en VF... je suis pas dans les rangs pour râler quand ils mettent des acteurs et actrices blanc(he)s dans des rôles habituellement non caucasien mais ça fait plaisir quand c'est bien fait.
- Message sur l'impuissance, on va pas revenir sur Maui qui n'arrive plus à se servir de son hameçon
- Il faut respecter les gens moins intelligents que toi (tout le principe de Heyhey)
- La fin du film : parfois, gagner un combat, c'est comprendre, aider et aimer son adversaire ("Laisse la venir à moi", j'en ai encore des frissons... oui, à m'entendre parler j'ai eu des frissons tout le temps, ben c'est un peu ça)
- Ce n'est pas parce que tu es seul et que tous te tournent le dos que tu dois abandonner. Vous savez, la fameuse meilleure scène du film. C'est la scène où Maui abandonne Vaiana en lui disant qu'elle n'a rien de spécial et où l'océan récupère le coeur de Te Fiti. Son peuple ne sait pas où elle est, son ami est parti, la divinité qui la protège respecte sa décision d'abandonner. L'esprit de sa grand-mère lui apparaît alors (même si pour moi, c'est l'incarnation de sa voix intérieure dont il est souvent question). Et quand Vaiana lui dit qu'elle a laissé tomber, l'esprit de Tala lui dit "D'accord, retourne au village". Vaiana décide seule de ne pas abandonner, ce qui donne à la chanson Je suis Vaiana toute sa profondeur. 
- Et bien sûr, l'indémodable "Choisis ton destin et suis ton coeur". Vu et revu mais c'est un peu la marque de fabrique Disney.*

 

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Conclusion

 

19
Une magnifique histoire d'amour sans le moindre couple.
(amour de la culture Polynésienne, de la mer, de soi-même, de son
peuple, son histoire, sa culture, sa famille...) et une histoire de pardon et d'écoute

 

Je pensais que j'allais être déçu par Vaiana. Je pensais que la Reine des Neiges et Zootopie allaient devenir le nouveau modèle des classiques d'animation Disney, un peu moins intemporel et beaucoup plus lolilol, sans vraiment d'ambition esthétique, juste raconter des histoires déjà racontées mais en rajoutant des blagues dessus. Et puis pourquoi pas ? Contrairement à ce que je laisse entendre, j'ai bien aimé Zootopie et la Reine des neiges, c'était bien, comme Raiponce ou la Princesse et la Grenouille... j'avais fini par plus ou moins accepter l'idée que l'excellence de Disney viendrait de Pixar désormais (Vice-versa, Toy Story 3, Là-haut, Wall-E...). Et ben c'est une claque dans la gueule très agréable (et méritée) de la part de Musker et Clements, les deux gars responsables de certains des meilleurs Disney (Basil détective privé, la Petite Sirène, Aladdin...). J'ai vu le film le 31 Décembre 2016, il ponctuait une année qui a vu s'éteindre des dizaines de personnalités de talent et Vaiana, la légende du bout du monde m'a gonflé d'optimisme à l'idée que John Musker et Ron Clements sont toujours vivants et ont livré une de leurs meilleures réalisations... et la concurrence était rude.

Après, je vous suggère d'aller le voir et de vous faire votre propre avis et d'y emmener vos enfants. Excellente nouvelle, leur génération aura également droit à ses intemporels de Disney.

 

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*Et comme un demeuré, j'ai oublié d'évoquer LE plus important, le message écologique. Si on pense d'abord à soi et qu'on a beaucoup de pouvoir, on met la planète et la nature en danger. Voilà, vous savez comme on ne voit pas les trucs qu'on a juste devant la face et qui sont énormes. Ben voilà ^^"

7 août 2016

Mini 50/50 - Suicide Squad

Suicide_Squad_Poster

Marvel : 9 / DC : 0

 

 

 Voilà une version audio pour si tu as la flemme de lire,si tu as des soucis avec la lecture,
si tu veux faire autre chose en même temps, si ma douce voix te manque,
si tu préfères avoir une intonation, etc. 

Alors au départ, je comptais faire une courte vidéo à ce sujet mais ma chaîne étant ce qu'elle est, la douce et belle époque où la simplicité était permise est définitivement révolue. Alors je sais, toi qui lis ce message, tu penses sans doute "Mais non, c'est pas grave, avoir une vidéo très pauvre techniquement, ça enlève rien à la qualité des autres vidéos" et tu as raison. Là où tu as tort c'est de penser que c'est une opinion majoritaire et aussi de penser qu'on s'en fout de l'opinion majoritaire. J'aimerais m'en foutre mais être populaire, ça fait partie de mon job. C'est pas ma partie préférée.

Mais comme je sais que beaucoup d'entre vous tiennent à connaître mon avis sur Suicide Squad et comme je me suis cassé le cul à lui trouver 5 points positifs, je vais le partager avec vous sous forme écrite, ce qui est beaucoup plus sympa et beaucoup moins contraignant (le son est mal mixé ? La lumière est dégueue ? Le point est incertain ? Je bafouille ? j'articule mal ? Ah ben non, c'est écrit !)

Cette petite introduction étant faite, parlons du 50/50, ma toute nouvelle émission, Le premier épisode sur Tron : l'héritage est absolument génial, va le voir. Non, bon, sans blague, le premier épisode a reçu un assez bon accueil et j'ai été très agréablement surpris par mon public qui semble bien plus ouvert que je le croyais à l'esprit critique et à la remise en question et c'est pour ça entre autre que vous êtes le meilleur public du monde. 

Au cas où vous ne l'auriez pas encore vu et ne connaîtriez pas le concept, en voici le lien et l'explication :
 

https://www.youtube.com/watch?v=mooF7nCxlUQ

Les 50/50 sont des émissions où je spoile et apporte une critique
succincte à un film, en relevant 5 points positifs et 5 points négatifs
que je range par ordre d'importance (pour moi)

 

Et comme c'est un genre de petit jeu que j'aime bien faire après avoir vu un film, parce que l'esprit critique, c'est comme les muscles, si tu l'entraînes pas, il se ratatine, voilà 5 points positifs et 5 points négatifs sur Suicide Squad rangés par ordre d'importance. Mais avant de commencer, un petit message, mon petit mantra qu'il est important de rappeler : 

Il est impossible de juger objectivement une oeuvre et si c'était possible, je n'essaierais même pas.
Les phrases qui vont suivre reflètent l'avis d'un homme, pas une vérité universelle car cela n'existe pas.
Lecteur, ta culture vaut la mienne.
Lecteur, ton avis vaut le mien.

Voilà, maintenant que ça, c'est rappelé : 

 

10. La musique

 

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 I didn't see that the joke was on me

 

Bien que parfois mal utilisée, la musique est très sympa. Il n'est pas exclus que je me procure la bande originale. On y retrouve du Eminem, du Queen, du Black Sabbath, alors ça a un peu tendance à te sortir du film, c'est vrai... mais est-ce que justement c'est pas un peu une qualité ça ? Pour les compositions originales, ça reste assez transparent, à aucun moment je ne me suis dit que la musique transcendait la scène mais pour les quelques musiques pop qu'il y a eu, elles étaient très sympa. Et sur l'album, il me semble qu'il y a aussi la reprise de I started a joke des Bee Gees qu'on entend dans le trailer et qui n'est pas dans le film. Et tout ça, c'est fort chwët.

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9. La légèreté

 

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Slipknot ? Le Joker ? C'est cool, ils ont même mis les figurants.

 

Depuis Batman Begins, les films DC ont une très fâcheuse tendance à la Nolanisation. C'est plutôt attendu pour des films réalisés par Chris Nolan et c'était à prévoir dans ceux produits par Chris Nolan. Mais ça fait 5 films dans lesquels on ne respire pas, dans lesquels tout est lourd, sérieux, menaçant, sans espoir (ou s'il y en a, c'est une lumière vacillante au bout d'un tunnel de 50 cm de diamètre creusé dans une montagne de merde). Suicide Squad tente d'apporter un peu de légèreté à celà. Avec ses génériques aux couleurs acidulées, ses punchlines en continu, sa B.O. rock, metal et pop, clairement Suicide Squad vise à faire sourire. C'était une bonne idée. Le résultat est inégal mais l'intention était bonne.

 

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8. Le Joker

 

Jared+Leto+Joker

"Si, si, Joker bling bling en claquette dans le carré VIP"

 

Alors j'ai mis le Joker en vert donc on va préciser un truc très vite : je déteste ce Joker. Plusieurs choses sont incompatibles avec le Joker : les tatouages, la romance, les dents en argent, l'air angoissé, la séduction, le carré VIP, tout ça, ça ne rentre absolument pas dans ma vision du Joker. Alors pourquoi c'est un point positif ? Ca faisait longtemps que j'avais pas vu un Joker qui ne ressemblait ni au Joker du dessin animé, ni à celui de Ledger. J'avais peur que Ledger tue l'imagination des gens et que le Joker se retrouve enfermé dans des interprétations bidimensionnelles. Jared Leto a pris le parti de faire quelque chose de nouveau (en s'inspirant de comics que je n'ai d'ailleurs pas lus (mais curieusement, pas les Suicide Squad)) en se détachant totalement des deux excellentes interprétations qui l'ont précédé. S'en est suivi quelque chose de très mauvais, mais de nouveau. C'est comme si après le succès éclatant de deux pizzerias avec des pizzas au bacon et à l'ananas, t'avais peur de ne plus avoir que ces choix et youpi, une pizza aux brocolis. Elle est dégueulasse mais elle existe. Oui, quand je suis contrarié, je parle de bouffe (et oui, c'est une référence à Kung Fu Panda et Vice versa).

 

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7. Les inconnus

 

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Je ne connaissais que trois personnages ici avant le film.

 

Ca fait plaisir de voir certains personnages laissés en arrière-plan prendre un peu de la lumière des projecteurs. Le roster DC est sans doute aussi énorme que celui de Marvel mais je ne suis pas persuadé que vous connaissiez autant de personnages DC que Marvel. Essayez de citer 20 personnages Marvel et 20 personnages DC, vous allez voir, ça prend un poil plus de temps. Ce film a l'excellente idée de mettre en lumière, non seulement Harley Quinn, Killer Croc et Deadshot, qui sont des personnages que tu connais sans doute si tu t'intéresses un peu à Batman (ou que tu as vu le Point Culture sur le sujet, c'est pas un placement de produit, LinksTheSun ne m'a rien payé pour que je dise que ses vidéos sont drôles et intéressantes) mais pour ma part, je ne connaissais pas Boomerang, Diablo et mal l'Enchanteresse, ben ça m'a permis de les découvrir. Donner de la visibilité à des personnages méconnus ou souvent en arrière-plan, ça permet de dépoussiérer un peu le roster DC qui a tendance à la redite entre Batman, Superman, le Joker, Luthor et Zod.

 

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6. Le DCCU

 

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Foirez pas Green Lantern, foirez pas Green Lantern, foirez
pas Green Lantern....

 

Construire un DC Cinematic Universe, c'est un pari couillu. Couillu parce que DC a 5 ans de retard sur Marvel. Marvel a posé des jalons partout : des méchants surpuissants que tous les héros peuvent affronter, des personnages apparaissant dans diverses sagas une mythologie commune basée sur des pas de souris. Loki est d'abord le frère de Thor avant de devenir l'adversaire des Vengeurs. L'ego de Stark a gonflé pendant 4 films avant qu'Ultron ne le remette à sa place. Du coup, même si tu avais déjà des idées préconçues des personnages, tu as eu le temps d'accepter de nouvelles idées. Là, le Joker... ben c'est ce Joker. Tu l'aimes pas ? Dommage. Il est hyper important. T'aimes pas Harley Quinn ? Dommage, elle est comme ça Harley Quinn maintenant. Tu voyais Killer Croc comme la créature des jeux Arkham ? Ah ben non, c'est la Chose du film les Quatre Fantastiques mais en vert au lieu du orange. Je sais que ces trois versions que je déteste seront les versions définitives de trois personnages que j'adore. Et elles s'ajoutent au Lex Luthor de merde et au Doomsday gâché. Le DCCU s'annonce très mal. Heureusement, Batman, Alfred et Superman sont irréprochables.

 

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5. L'exposition

 

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Alors à gauche, c'est Slipknot, il sert à rien. Après c'est Boomerang, il
lance des boomerangs. Après, c'est...

 

Ils auraient dû nous filer un catalogue à l'entrée ou genre un petit fascicule. Ou un pokedex, c'est à la mode en ce moment, genre un Squadex avec le nom du personnage, ses stats, sa taille, son poids et ce qu'il a à protéger. Pärce que le film nous vomit l'exposition dans la gorge (pardon) pendant la première demi-heure de film sans qu'on s'attache à quoi que ce soit. C'est la différence entre expliquer et raconter. Ce film nous explique les personnages sans nous raconter leur histoire. Mention spéciale à Katana dont l'histoire passe un peu comme une pub mid-roll sur une vidéo YouTube (c'est court, c'est cliché mais au fond, tu l'oublies en même temps que tu la regardes donc bon, tu t'en fous) et deuxième mention spéciale à l'histoire d'amour entre Flag et June : Amanda Waller dit à Flag d'aller protéger June et compte sur le fait qu'ils tombent amoureux. Ils tombent amoureux. Y a plus d'alchimie entre Bella et Edward qu'entre ces deux-là.

Le seul dont l'histoire est un peu expliquée, c'est Deadshot mais comme c'est le cliché du père de famille américain qui ne peut se résoudre à décevoir sa fille unique, ben tu t'en fous. Ca fait depuis les années 90 que tu le vois ce cliché alors bon... mais en fait, le vrai souci c'est que l'accent n'est pas sur les bons personnages. Diablo aurait dû être hyper exposé. Il a l'air gentil alors qu'est ce qu'il fout en taule ? C'est une erreur ? Il a une famille qui l'attend ? On comprend qu'il l'a perdue par sa propre faute mais en quoi ? Pourquoi ? Qu'a-t-il dû faire ? Ou quelle erreur a-t-il commise ? On veut partager sa culpabilité, être en empathie avec lui, le pardonner pour l'aider à se pardonner lui-même et comme ça, on en aurait peut-être eu quelque chose à foutre qu'il se sacrifie. Sa famille, on nous en parle dix minutes avant sa mort. C'est un poil trop tard.

 

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4. Les acteurs

 

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Evidemment, Jared Leto ne fricote pas avec la plèbe
(je plaisante, je suis sûr qu'il est charmant et délicieux)

 

Ils sont tous bons sauf ceux qui sont excellents. Ouais non si je dois mettre un petit bémol, j'ai été moyennement convaincu par Cara Delevingne quand elle interprétait June Moon, on aurait dit qu'elle était un peu perdue sur le plateau. Mais Will Smith, Margot Robbie et Jared Leto était à 100% dans leur rôle (cette phrase est un peu con, je vois pas comment tu peux être à 83% dans ton rôle). Will Smith, c'était pas trop dur, il s'agissait de jouer Will Smith qui sait viser, ça se joue un peu comme Will Smith au far west, Will Smith contre les aliens, Will Smith en costume contre les aliens ou Will Smith a des super pouvoirs. Mais Margot Robbie et Jared Leto étaient totalement habités par leur performance, Ah oui, j'ai vu le film en VF, sentez vous libre de me mépriser parce que vous entrez en communion à 100% avec le jeu de l'acteur en version originale à tel point que vous vous fondez dans chaque souffle de sa voix. Oui, j'ai horreur qu'on me fasse chier avec la VO et j'espère que les gars qui se permettent de mépriser la VF ont des années d'arts dramatiques derrière eux et n'ont pas recours aux sous titres.

DIGRESSION

Bon je vais en profiter pour digresser un peu. Avant de digresser, je vous renvoie au mantra énoncé avant la critique. Allez le relire. Vous l'avez relu ? Vraiment ? Bien. En France, on a l'un des meilleurs doublages du monde. Regardez les films d'animation par exemple. En Français, ils font plus naturels qu'en anglais. Par exemple, la voix d'Elsa de la Reine des neiges en anglais, on dirait qu'elle a 40 ans. En Français, elle colle parfaitement au personnage. Quand on regarde un film en VF, quels sont les inconvénients ? Ca peut être mal traduit, tu n'as pas l'intention de l'acteur, ça fait bizarre de voir un acteur américain parler français et tu n'auras pas quelques références ou subtilités de langage. A ça, je réponds : les sous-titres aussi peuvent être mal traduits. Tu as une autre intention d'acteur mais un acteur dont le métier est de reproduire l'intention de l'acteur d'origine. Si tu vas manger dans un resto d'Etchebest, tu te plains pas que c'est pas Etchebest qu'a cuisiné ton repas. C'est un cuistot dont le métier est de comprendre l'intention du chef pour la restituer le mieux possible. (quand je suis contrarié...). Et c'est avoué que tu as suffisamment de culture en terme d'art dramatique pour capter des nuances de jeu qu'un comédien professionnel ne pourrait comprendre et/ou reproduire. Soit c'est vrai et c'est classe. Soit va te faire foutre. Pour le troisième argument, si ça te fait bizarre de voir Johnny Depp parler français, ça doit te faire bizarre de voir Johnny Depp déguisé en pirate. C'est du cinéma, c'est pour de faux. Et enfin en ce qui concerne les références, là, c'est malheureusement vrai. Beaucoup de blagues, de jeux de mot et de références passent à la trappe, même quand c'est bien traduit. Souvent c'est une question de droit ou l'équipe de traduction a estimé que le français moyen ne comprendrait pas la référence. 

A partir de là, soit tu comprends l'anglais couramment, soit tu as besoin des sous titres, qui ont des inconvénients aussi : tu dois les lire. Et pendant que tu lis, tu ne regardes pas l'image. Et pour peu que la phrase soit un peu compliquée ou que son incompréhension ne soit pas mal-aisée (voilà, par exemple), tu dois la lire, la relire et y réfléchir. Donc tout revient à deux questions : tu comprends l'anglais couramment ? Si non, tu préfères perdre du temps à lire des sous titres ou rater quelques références et subtilités ? Y a pas de bonne réponse. Personnellement, je lis lentement, je préfère la VF (je parle d'un premier visionnage hein) SAUF évidemment en cas de mauvais doublage, ça arrive (ça se raréfie mais ça arrive encore). Y a qu'à voir les doublages québécois ou de beaucoup d'animes (parmi les rares que j'aie vus). Donc voilà, si vous préférez la VO, pas de souci, je viens de vous le dire, y a pas de bonne réponse. Mais arrêtez d'être con avec ça (ou ne le devenez pas) et comprenez que pour le triste commun des mortels que nous sommes, Will Smith joue aussi bien avec sa propre voix qu'avec celle de Greg Germain parce que Greg Germain a l'humilité de savoir que son métier, quand il double Will Smith, c'est d'être la voix française de Will Smith.

FIN DE LA DIGRESSION

 

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3. Les dialogues

 

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"Gueuh neuryeh rededyuh" (c'est plus ou moins ça tout le film)

 

Qu'est ce qu'il s'est passé ? Qui a lobotomisé qui pour que ça donne ça ? Comment font-ils pour qu'aucune punch line ne soit juste ? J'exagère un peu, certaines punch-lines fonctionnent. Là, y a pas d'exemple qui me revient mais je me souviens avoir souri à trois ou quatre reprises au cinéma. Mais sinon, tout est à côté. "On est des méchants, on n'y peut rien, c'est tout" "Je ne vais pas te tuer, je vais juste te faire très très mal", toutes les répliques chocs des trailers tombent comme des cheveux sur la soupe.

Y a même certaines punchlines qui détruisent une construction de personnage. Genre l'Enchanteresse, la grande entité magique Maya ou je ne sais quoi, enfermée depuis des siècles au fond de la forêt Amazonienne qui, avant de mourir, provoque Flag : "T'auras jamais les couilles". Non. Ca ne fonctionne pas. C'est ce que Schwarzenegger dirait à Dolph Lundgren ou Jason Statham avant son deuxième souffle dans un film d'action un peu nanardesque, ça ne convient pas là. Ou quand, après une scène particulièrement sombre où Amanda Waller tue des gens sans pitié, Killer Croc (qui nous a été présenté comme un monstre) dit un truc comme "Elle est trop chaude" ou "Je l'aime bien elle", enfin un truc qui ne correspond absolument pas à Killer Croc.

Et puis y a les punchlines qui ne fonctionnent pas ET qui s'étalent. Genre il y a une scène un peu pivot sur laquelle je reviendrai par la suite (dans le plus gros problème du film), c'est la scène du bar. Et dans cette scène, Boomerang dit à Harley "Tu sais... à l'extérieur...... t'es plutôt sexy...... mais........... à l'intérieur..................................... t'es moche". Oui, on ressent vraiment cette durée entre chaque élément. Alors on s'attend à ce que la phrase change un peu du gros poncif beau à l'extérieur, moche à l'intérieur mais non, c'est même surprenant de déception alors que le film a passé un bon moment à te décevoir déjà.

Bref donc phrase de merde, Harley s'énerve et répond : "Ben on est tous dans ce cas ! Sauf lui" en parlant de Killer Croc. Killer Croc qui d'ailleurs a une réaction genre il grogne, enfin voilà, le reaction shot pourri, c'est là qu'y aurait les rires enregistrés dans une sitcom. Et Harley d'ajouter : "Parce que lui, il est moche à l'extérieur". Elle est en train d'expliquer sa blague. Le malaise déjà bien installé dans ta tête depuis la première réplique commence à se monter un petit potager dans le jardin et une véranda parce qu'il est bien décidé à rester.

Là-dessus, Croc, trèèèès lentement, retire sa cagoule et dit "Non.... je suis un Apollon". Là, tu te demandes où ça va. Genre la blague est finie depuis 10 secondes. Elle n'était pas bonne dès le départ. Pourquoi le film veut te faire ça ? Et on revient sur Harley : "Ouais, t'as raison" et Killer Croc re-grogne. C'était trop long sur du trop long qui avait trop duré. Mais ce n'est pas encore le pire.

 

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2. Le scénario

 

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"C'était quoi mon plan déjà ?"

 

Honnêtement, je vais pas vous résumer le scénario parce qu'il me manque des bouts. Je n'ai pas compris certains passages. Genre... je ne suis pas vraiment sûr que la première mission de la Force X ou je ne sais quoi était de sauver Amanda Waller. Genre elle forme une équipe surpuissante et leur confie comme première mission de la sauver. Mais en partant elle se fait tuer. Mais en fait non. Mais on sait pas trop pourquoi non.

Bref, pas de résumé mais quand même une observation basique : Amanda Waller voulait prouver que le projet Doctor X ou je ne sais quoi pouvait fonctionner. Normalement, il ne peut pas y avoir de suite parce qu'ils viennent de prouver que ça ne peut pas fonctionner. Elle a perdu le contrôle sur l'Enchanteresse qui a fait des dégâts mondiaux irrécupérables et les autres ont juste réussi à l'arrêter mais clairement, c'est un échec. C'est même pas 12% d'une réussite, c'est un échec pur et simple, elle n'a rien contrôlé, ce qui est normal, ils étaient supposés être incontrôlables.

D'ailleurs, l'Enchanteresse, on en parle de son objectif ? A un moment, elle parle avec son frère et lui dit qu'il est inconcevable que les humains qui jadis les traitaient comme des dieux les ait remplacés par des machines et que puisque c'est comme ça, elle va construire une machine énorme qui détruira les hommes. Je pense qu'elle a oublié qu'elle devait faire ça et qu'elle s'est focalisé sur un énorme rayon de lumière bleue vers le ciel (ce qu'on a jamais vu av... AAATCH-XMENAPOCALYPSECAPTAINAMERICAAMAZINGSPIDERMANTHORMANOFSTEELAVENGERSIRONMAN-TCHOUM, excusez-moi, mon clavier a pris froid). Et puis là, ben... voilà, elle a dansé devant en faisant des menaces et en créant des goombas (entendez par goombas des sbires sans visage et sans nom, pratiquement illimités qui servent à montrer que le/les héros est/sont très très fort(s)).

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"Je m'appelle Damien et j'ai toujours rêvé de rejoindre
une troupe de cirque pour aller voir le monde"

 

D'ailleurs elle semble oublier qu'elle a des immenses pouvoirs, elle ne tue pas les héros quand elle le peut. Et ça doit être contagieux parce que Deadshot fait ça aussi. Parce que soyons sérieux, si l'adversaire en face craint les balles et qu'il est moins de, disons, 50 individus, Deadshot peut tout gérer tout seul. Il ne manque jamais sa cible.

Mais pas dans ce film. Là, il oublie qu'il ne rate jamais sa cible histoire que les autres personnages mendient péniblement un peu de temps d'écran (autres personnages dont les pouvoirs sont super maîtrise des boomerangs (genre 3% des "pouvoirs" de Batman), sacrifice ex machina, maîtrise des katanas et être folle et en shorty... oui, Harley se balade en sous-vêtement donc si votre kiff, c'est les petits culs, vous allez adorer, c'est dingue comme elle est souvent filmée de dos... pas plus que les autres tu me diras mais les autres ont des pantalons, ça choque moins). Alors certes, c'est sexiste... mais le personnage d'Harley Quinn est une image des femmes victimes de manipulation psychologique et de violences conjugales alors c'est un personnage à manipuler (jeu de mots fortuit) avec beeeeaaaaucoup de précaution... vous avez compris, qu'elle se balade en culotte, c'est peut-être le truc le moins sexiste dans le traitement du personnage. Mais c'est toujours pas le pire... même si c'est lié mais on y arrive.

AH NON, avant que j'oublie, je dois vous parler de Slipknot. Qui donc ? Mais si, il fait partie du squad. Il est introduit un quart d'heure après tous les autres, sans histoire, il dit pratiquement rien, presque comme si on devait pas s'attacher. Et il meurt au bout de 5 minutes sur le terrain. ON NE S'Y ATTENDAIT PAS DU TOUT. Sérieusement, j'ai vu des films étudiants mieux écrits. Ah oui et l'hélico du Joker qui s'écrase, on y croit vachement. Ils vont tuer le Joker dans un film où on le voit à peine. Et Superman est mort aussi, bien sûr. J'y crois tellement fort. On sait quel costume il portera dans Justice League mais c'est probablement pour qu'il soit beau dans son putain de cercueil.

 

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1. Les personnages

 

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Leur version comics... histoire de se rappeler la différence.
Notez bien le Joker, Killer Croc et l'Enchanteresse

 

Pour un film dont la force est supposée être les personnages, nom de dieu, comme c'est raté. Déjà une remarque générale : on s'en fout de tous. Ils sont mal exposés, ils peuvent crever, on s'en fout complètement. Et surtout, ils ne sont pas méchants. Aucun membre du Suicide Squad n'est méchant, au mieux ils sont instables mais ils finissent toujours par bien faire, ce qui est totalement incohérent puisqu'aucun d'entre eux n'est présenté comme ayant une quelconque inclinaison vers le bien. Deadshot est intéressé, Harley cinglée, Croc monstrueux, Diablo rongé par la culpabilité et Boomerang un connard. Et maintenant les remarques particulières.

J'ai déjà parlé du Joker mais pas encore d'Harley Quinn et il me semble que ce qui la définit le plus c'est leur relation. Harley Quinn est un personnage torturé, c'est la victime d'une relation tordue et abusive et le Joker profite totalement d'elle. Certes, il la méprise mais il la garde parce qu'il ne supporterait pas qu'elle puisse se passer de lui. Le Joker n'est pas amoureux d'Harley Quinn, il ne peut pas l'être, la seule relation fusionnelle et profondément ancrée dans le Joker est celle qu'il a avec Batman. Harley est largement dispensable. Suicide Squad n'a rien compris et en fait un couple romantique. Suicide Squad le film hein, est ce qu'on voit le Joker embrasser Harley Quinn et être transi d'amour pour elle dans le comics ? La réponse commence par N et rime avec accordéon.

Dans le comics, il lui casse la gueule parce qu'elle lui échappe. Et c'est ça leur couple, c'est le chaos, la douleur et la violence. Y a rien de romantique entre le Joker et Harley. Juste une addiction. D'ailleurs à la fin, quand Harley préfère venger ses amis que retrouver le Joker, ça aurait eu du sens s'il avait été violent, pervers et dominateur et qu'elle s'extirpait de ses griffes. Mais ce n'est pas le cas, il ne lui a jamais manqué et elle saute dans ses bras amoureux quand il revient. Donc voilà, Harley, ratée, Joker, raté.

 

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Dans le film, elle saute volontairement pour prouver son amour et il va la récupérer
pour la sauver et ils s'embrassent dans la cuve d'acide.

Dans le comics, il la pousse contre son gré, refuse de l'aider,va vider la cuve, 
s'étonne de la trouver encore en vie et elle se jette sur lui pour l'embrasser.
"Oui mais ce sont des comics, il peut y avoir différentes origines", oui, c'est pour ça
que j'ai pris une planche du comics Suicide Squad. Woups.

 

Deadshot aussi, quand l'Enchanteresse lui donne l'illusion d'avoir ce qu'il désire le plus, on pourrait penser qu'il se voit heureux avec sa fille mais non, il voit qu'il a tué Batman (qu'ils s'obstinent à appeler "le bat de Gotham", ce qui a tendance à me saoûler), simplement pour nous rappeler qu'il est pas gentil, il veut tuer Batman. Seulement, si on se réfère à Suicide Squad et Batman V Superman, les grosses différences entre Batman et Deadshot, c'est que Deadshot tue au service du plus offrant pour pouvoir assurer un avenir à sa fille alors que Batman tue 80% des gars qu'il tabasse et marque au fer rouge les autres pour qu'ils se fassent tuer en prison et profite que Deadshot soit avec sa petite fille pour l'arrêter. Vous avez compris où je veux en venir, Batman passe beaucoup plus pour un connard que Deadshot.

Pour les autres, ben tout se passe durant la fameuse scène du bar. Flag leur dit qu'ils sont libres et détruit le mécanisme qui permettait de les tuer en appuyant sur un bouton. Ils devraient tous se barrer, d'ailleurs Boomerang se barre sans dire un mot, ce qui est assez drôle. Mais Deadshot décide de rester pour une raison assez obscure (Flag avait gardé les lettres de sa fille...). Harley décide de le suivre. Jusque là, elle était en mode électron libre total mais là, le scénario a décidé qu'ils étaient amis maintenant.

Et Killer Croc et Diablo les suivent aussi. Diablo devrait se méfier d'eux parce qu'ils sont dangereux, Croc devrait s'en foutre et retourner dans les égoûts. Mais non, ils continuent tous. D'ailleurs oui, un petit mot sur Croc, je m'attendais à un méchant sans réelle "profondeur" à proprement parler mais avec un peu d'histoire et de substance mais non, c'est le bourrin qui crache des punchlines, c'est la Chose / Groot / Hulk, le développement en moins.

 

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Et Boomerang revient sans la moindre raison ni explication. On va dire que voilà, il s'appelle Boomerang
donc c'est normal qu'il s'en aille et qu'il revienne.

 

En somme, on a à faire à une irrévérence de surface, un peu comme Deadpool (que je n'ai pas aimé non plus mais je ne vais pas développer là). On nous présente le film comme un angle nouveau sur les super héros pour nous ressortir les mêmes poncifs qui commencent doucement à sentir le renfermé... pour ne pas dire ceux périmés depuis une grosse quinzaine d'années (le sacrifice de la bonne âme + climax au ralenti + on sauve la demoiselle en détresse, fallait pas oser...). Les films de super héros semblent avoir peur d'innover. Et c'est dommage, je suis à peu près sûr que le public est prêt.

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Conclusion 

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"Je vais te faire très très mal"
Extrait ô combien prophétique

 

C'est assez amusant comme la même année, DC nous sort Batman V Superman, que j'ai vraiment enregistré dans ma tête comme un Civil War raté (thématique familiale, la responsabilité des héros face aux hommes, la menace ne vient pas vraiment des héros mais de l'extérieur, etc.) et Suicide Squad que je ne peux pas m'empêcher d'envisager comme un Gardiens de la Galaxie raté. Des personnages inconnus ou presque et avec une nette tendance à la lâcheté et la fourberie s'unissent pour triompher d'un mal plus grand et y prennent goût. Les difficultés étaient les mêmes : nous faire apprécier très vite beaucoup de personnages, leur donner chacun une excellente raison de se battre, les intégrer dans l'univers étendu. Mission réussie à presque 100% côté Marvel et échec total côté DC.

Dans mon tableau de films (oui, j'ai un tableau où je répertorie tous les films que j'ai vus, sauf oublis (très probables), Suicide Squad est le 899e), je vais mettre un 3/10 à Suicide Squad. Pour vous donner une idée de l'échelle, Twilight a un 4. 5, c'est quand j'ai vu le film et voilà, il ne m'a pas laissé d'impression particulièrement bonne ou mauvaise, il ne m'a pas fait réfléchir, n'a suscité aucune émotion particulière, que ce soit positive ou négative. 4, c'est quand je n'ai pas aimé le film, quand globalement, c'était une expérience déplaisante. Genre Batman V Superman, c'est un 4. 3, c'est quand j'ai éprouvé beaucoup d'émotions négatives, que j'étais plus occupé à juger le film qu'à essayer de l'apprécier. Je suis même pas spécialement difficile en terme de films, je fais l'impasse sur beaucoup de défauts si je me sens happé par l'histoire. Suicide Squad n'a pas réussi à m'emporter parce que je ne savais même pas avec qui embarquer. Et c'est dommage parce que j'avais vraiment envie d'enfin apprécier un film du DCCU. Peut-être la prochaine fois.

Je vous conseille quand même d'aller le voir, le film a su trouver un public et beaucoup de gens l'ont trouvé bon voire très bon donc je n'insisterai jamais assez sur le fait de vous faire votre propre opinion. Et si vous ne voulez pas le voir, ne le voyez pas mais n'en dites pas de mal. A bientôt.

RCO001

Pourquoi ils ont tenu à ruiner Killer Croc et pas King Shark ?
Je m'en fous moi de King Shark...

3 novembre 2014

01x06 Une mère à charge

073

"C'est le chat qui t'a pris ta langue ?"

 

Parlant d'épisode avec un titre anglais très mal adapté, celui-ci fait fort. "Une mère à charge" ne renvoie qu'à la situation familiale merdique de la patiente, enfin surtout de son fils alors que le titre anglais "The Socratic Method", qu'on pourrait traduire par "Martine va chez le boulanger" (non, sérieusement, The Socratic Method, vous devriez pouvoir le traduire sans mon aide) renvoie à l'ironie socratique, poser des questions à son interlocuteur jusqu'à ce qu'il arrive lui-même à ses propres contraductions. Socrate, je t'aime. Traducteurs de titre, j'vous aime pas.

Introduction : on a Luke, fils de Lucy, qui signe des papiers pour les allocations d'invalidité de cette dernière qui, en efffet, est schyzophrène. Elle s'énerve un peu donc Luke lui file une gorgée de vodka (la base, je fais pareil avec ma mère) et Lucy fait une thrombose veineuse profonde créant une embolie pulmonaire. Générique.

Le cas de Lucy est d'abord filé à Docteur Trouducul qui est persuadé que c'est l'alcoolisme le problème mais House reprend le dossier, estimant que 38 ans, c'est trop jeune pour une thrombose. Et tout le monde se demande quand même pourquoi House prend ce cas et s'intéresse à cette patiente alors que depuie le début de la série, le premier cas a été filé par Wilson, le deuxième par Cameron, le troisième par Wilson, dans le quatrième cas, c'est House qui a détecté l'épidémie chez les bébés, dans le cinquième, c'est une patiente des consultations. Alors oui, il est surprenant que House choppe un cas à un collègue. 

Cameron, Foreman et Chase n'ont pas d'explications. Wilson, quant à lui, est persuadé que c'est la schyzophrénie qui intéresse tant House, car les schyzophrènes ne sont pas ennuyeux puisqu'ils n'ont pas de perception de la réalité. House va même jusqu'à rencontrer le patient, ce qui est incroyable puisque... ben.... non, c'est pas incroyable, il l'a fait dans 6 épisodes sur 6 pour l'instant. Il demande à rester seul avec Lucy, ce qui surprend Luke et toute l'équipe.

 

074

J'AI DES PIEEEEDS !!!!!!!!

 

House est sur une première piste : un problème de coagulation. Il demande qu'on retire ses psychotropes à Lucy, Luke revient avec le sandwich que House lui avait demandé (un Reuben, si jamais vous avez l'occasion d'en manger, n'en mangez pas, la seule façon de faire pire serait de déféquer dans une baguette, je pense) et Cameron souhaite un joyeux anniversaire à House... ça a l'air décousu dans ma critique parce que ça l'est dans l'épisode. Le "joyeux anniversaire" de Cameron sort un peu de nulle part, d'ailleurs tout le monde se fout de l'anniversaire de House, à part elle. 

Comic relief avec les consultations, pas grand chose à dire, rien de très pertinent, rien de très drôle, House est odieux et la gamine très mal doublée.

Lucy ne se laisse pas faire donc Foreman lui donne de l'Aldol, allant ainsi contre les indications de House donc House l'engueule et... et c'est tout, cette histoire ne va nulle part. Décidément, ce scénario va souvent nulle part, c'est d'ailleurs un problème récurrent dans les scénarios de John Mankiewicz (re-vérifie une quatrième fois... c'est bon, ça s'écrit comme ça). La patiente se met à vomir du sang. House suspecte une carence en vitamine K, Chase reste sur sa position de l'alcoolisme et Cameron pense à une interaction médicamenteuse. Foreman pense... pas.

La fouille du domicile (qui ne pose déjà plus problème alors qu'elle était un gros enjeu éthique à l'épisode 1) donne tort à Cameron et raison à House.

 

075

Tada ! Le cas est résolu... au bout de... 19 minutes ?

 

Euh du coup, on écoute Luke pleurnicher sur l'état de sa mère et sa prétendue responsabilité. Chase ne croit pas à la vitamine K (un peu artificiel ça, elle mange que des trucs sans vitamine K et ça colle avec les symptômes... on apprend plus tard que Chase a un gros passif avec l'alcoolisme mais là, sa réaction tombe comme un cheveux dans le vinaigre (marre d'utiliser des expressions convenues)). House déduit que Luke a 15 ans, ce qui soulève une question éthique : House peut-il le laisser s'occuper de sa mère, sachant cela ? Bon, de ce qu'on sait de lui, House devrait s'en foutre. Ca n'a aucun rapport avec l'énigme. Mais enfin, y a plus d'énigme, c'est une carence en vitamine K. 

Grâce à son entêtement, Chase détecte une cyrrhose et... un cancer. Donc la carence en vitamine K est une grosse coïncidence ? Ca, pour le coup, c'est bien bancal et totalement non "housien", House a horreur des coïncidences (je parle à la fois du personnage et de la série là). Ils doivent la retirer mais la tumeur est trop importante, House propose donc de la bourrer d'éthanol pour la dessécher pour la rétrécir temporairement pour tromper le chirurgien. 

Instant Cuddy (oui, la transition est brutale, dans l'épisode aussi) : elle veut lui offrir une carte pour son anniversaire mais se fait envoyer bouler par House sans même qu'il le sache, puis l'engueule pour le coup de l'éthanol. Là-dessus, House sort une belle tirade sur le fait que les protocoles protègent les médecins, pas les patients... comme si House en avait quoi que ce soit à foutre. Soit c'est un grosse incohérence de caractérisation, soit il ment. Puis Cameron se rend compte que House en a vraiment rien à foutre de son anniversaire. Voilà. Décidément, cet épisode piétine.

Lucas se fait choper par les services sociaux, à la surprise de Chase qui pensait qu'il avait 18 ans et de House qui ne les a pas appelés : il comprend alors que c'est Lucy qui a fait le coup dans un instant de lucidité ! (musique dramatique) donc la schyzophrénie n'est pas un symptôme et là, je dis stop.

Je dis stop parce que la patiente avait déjà eu une carence en vitamine K. PUIS elle a eu un cancer. Et maintenant, House se rend compte qu'elle a autre chose ? Mais sa vie, c'est vraiment de la merde (traduisez : on vient de faire péter un nouveau record sur l'échelle de l'improbabilité). Il appelle les anciens médecins qu'elle a consulté et ses rendez-vous chez un opticien lui font déduire qu'elle a une maladie de Wilson. On fait le test et...

 

076

Anneau de Kayser-Fleischer, 3/3

 

Elle est donc soignée, sa psychose disparaît, Luke revient, House choisit de porter le chapeau à la place de Lucy pour l'appel aux services sociaux et l'épisode se conclut par Wilson demandant à House si c'est son anniversaire.

Cet épisode est dommage. Le cas médical n'est peut-être pas si aberrant que ça mais présenté tel qu'il l'est, c'est absolument n'importe quoi. La patiente arrive avec trois symptômes différents et les trois symptômes ont trois raisons médicales différentes. Non, ce qui sauve cet épisode, ce sont les acteurs : on s'attache aux Palmeiro, on partage la souffrance et la culpabilité de Lucy et la responsabilité de Luke. Toute l'histoire sur l'anniversaire de House est franchement superflue et inintéressante et... et je ne résiste pas à l'envie de vous faire un petit graphique : 

 

 

077

Chaque ligne représente un enjeu scénaristique : 
Rouge : le diagnostic
Orange : rebondissement médical
Vert : comic relief
Bleu : intrigue alternative
Violet : développement de personnage

Je pensais que ça serait plus flagrant sur un graphique mais pas tant que ça : beaucoup de sous-intrigues et de rebondissements ne vont nulle part en fait, c'est moins leur nombre le problème que leur absence d'enjeu. Et c'est dommage car l'épisode arrive à construire une ambiance très cohérente grâce, comme je l'ai dit, aux jeux des acteurs et aussi au motif de la lecture de Yeats qui donne une couleur et une originalité à la patiente et son fils et ça, c'est un très bon point, étant donné que... ben c'est les premiers patients auxquels je me sois vraiment attaché. Rebecca Adler est mimi mais n'a aucune profondeur et aucun entourage, Dan et sa famille sont complètement oubliables, Brandon et sa famille, pareil (bien que sa copine soit très mignonne), les parents des bébés malades de l'épisode 4 toujours pareil et enfin les religieuses de l'épisode 5, toujours pareil même si la mère supérieure qu'on ne voit presque pas avait l'air très sympathique. Là, pour une fois, nous avons des personnages humains... dommage, une fois encore, qu'ils servent un scénario aussi bancal.

 

078

2 novembre 2014

01x03 Des morts inassouvis

063

Mamie a choppé froid

 

Nous sommes allés dans le présent, dans l'avenir donc maintenant, nous nous apprêtons à découvrir que dans le passé, Doctor Who n'a strictement aucun problème avec le fantastique. D'habitude,les introductions présentent Rose avec ou sans le Docteur. Là, on nous présente une vieille dame, qui revient à la vie, tue son petit-fils et assome l'employé des pompes funèbres (qui n'a pas l'air étonné de voir une morte revenir à la vie) dans un décor évoquant la Grende-Bretagne du XIXème et selon toute évidence, la vieille dame en question est un peu un zombie ou un fantôme. Générique.

On découvre Gwyneth (prénom sans doute beeeaaauuucoup puis classe en anglais qu'en français), employée du monsieur découvert dans l'introduction. Ils décident tous deux d'aller chercher la vieille. C'est dans cette ambiance... spéciale que débarquent Rose et le Docteur, pensant atterrir à Naples. Petit instant pénible : Rose essaie de réfléchir.

 

064

"Mais en fait, si on y pense, il n'y a jamais qu'un Noël 1860. Ca n'arrive qu'une fois,
une seule fois et quand c'est... c'est fini, on peut se dire... qu'on aura plus la
chance de le revoir" Oui, c'est ça Einstein, comme chaque autre instant, tais-toi s'il te plaît

 

Le Docteur invite Rose à se changer (en nous donnant une idée de la taille colossale du TARDIS) et on retrouve Gwyneth et son employeur. Ce dernier est un sale con et menace la première de la virer si elle n'utilise pas un genre de pouvoir télépahtique qu'elle a pour capter les mort-vivants. Elle sent que la vieille est partie voir Charles Dickens. Et nous nous retrouvons donc avec ce dernier (et ça, putain, c'est classe). Il est malheureux de passer Noël seul, et il trouve sa vie misérable. C'est marrant, c'est exactement comme ça que je me figurais Dickens, un type seul, triste et désespéré. 

Nous avons donc trois tableaux : le Docteur, Gwyneth et Dickens et l'élément perturbateur qui va faire que les trois vont finir par se retrouver puisque dans le public de Dickens, nous avons...

 

065

Un fantôme s'est subrepticement glissé dans cette image

 

Les cris attirent Gwyneth et son employeur et le Docteur et Rose. L'esprit de la vieille dame s'enfuit et elle re-meurt. Un truc que les vieilles dames font souvent. Les groupes se divisent : le Docteur se renseigne auprès de Dickens (on apprend d'ailleurs qu'il en est fan, ce qui est une idée géniale car l'univers de Dickens colle parfaitement au tempérament du Docteur et en plus, cela donne lieu à un dialogue très drôle entre les deux protagonistes), ce qui permet au Docteur de comprendre que l'esprit est fait de gaz et Rose suit Gwyneth et son maître mais, comme elle pose trop de questions, ce dernier l'endort et la kidnappe, confirmant son statut de gros con.

Ils se retrouvent donc tous au funerarium. Rose se fait attaquer par deux cadavres (elle a un contrat de demoiselle en détresse hein, faut qu'elle soit dans la merde au moins deux fois par épisode... oui, c'est un reproche)... et puis attaquer, faut le dire vite, le cadavre la prend et le Docteur la récupère. Je suis même pas sûr que les morts soient vraiment dangereux. Donc le Docteur la sauve et apprend que les cadavres sont habités par des choses qui veulent qu'on les sauve car les corps morts pourrissent et se remplissent de gaz (désolé je le répète mais ça fait teeeellement de bien d'avoir des explications... un peu bancales mais des explications, ce serait tellement simple de dire "ce sont des morts, y a rien dans les morts, les esprits vont dans les morts" mais là, ce serait du fantastique alors que si on dit "ces extraterrestres voyagent dans le gaz, les morts se décomposent et se remplissent de gaz, ils se servent donc de leurs corps comme vaisseau", c'est de la science-fiction) et ces choses repartent dans les tuyaux de gaz.

 

070

Le Docteur adore les humains

 

Le maître du funérarium leur raconte toute l'histoire et j'adore la réaction du Docteur quand le maître parle des trucs étranges dans la maison et qu'il explique que c'est bon pour ses affaires. Ca le fait sourire. On constate que le Seigneur du Temps adore les humains et s'éclate à voyager. 

S'en suit un dialogue assez intéressant entre le Docteur et Dickens sur l'existence des fantômes. C'est pas tant que Dickens se borne à ne pas croire l'évidence, c'est surtout qu'il a besoin de croire qu'il n'a pas été dans l'erreur toute sa vie. C'est un point intéressantt : le Docteur a encore de très, très nombreuses années devant lui et il peut toujours remettre en question ce qu'il a vécu, Dickens non. Et c'est même ce dernier qui clot la conversation, le Docteur ne peut pas lui répondre.

Pendant ce temps, Rose est occupée à être gentille et conne en sympathisant avec Gwyneth. J'adore d'ailleurs la réaction de Gwyneth "Vous avez les vêtements, les bonnes manières mais quand vous parlez, on dirait que vous êtes folle". Elle est plus polie et indulgente que moi. En revanche, ça nous donne l'occasion d'en apprendre plus sur Gwyneth : elle est timide, farouche, adorable et a un véritable don de dialogue télépathique, scène qui génère d'ailleurs un suspens très efficace grâce à la première mention mystérieuse du Grand Méchant Loup.

 

066

"Toutes les choses que vous avez vues... je les vois aussi... les ténèbres, le Grand Méchant Loup"

 

Le Docteur comprend le lien entre Gwyneth et la "faille" qui est à l'origine des apparitions de fantômes. Malgré les réticences de Dickens, ils organisent une séance de spiritisme.

 

067

Assez efficace

 

On apprend que ces créatures, les Geiths, avaient une forme qu'elles ont perdu lors de la Guerre du Temps. Elles réclament les corps des défunts pour pouvoir avoir de nouveau une forme physique. Et là, nous avons plusieurs réactions qui servent, encore et toujours, à s'identifier aux personnages : 

- Dickens finit par y croire et boit un coup histoire que la nouvelle passe mieux
- Le Docteur veut aider les extraterrestres en faisant que Gwyneth leur donne accès aux cadavres
- Rose s'y oppose par respect pour les défunts

Dilemme éthique intéressant mais plus intéressant encore : Rose tient tête au Docteur. Elle ne se laisse pas impressionner par son statut d'extraterrestre et de voyageur du temps. Ca lui donne une profondeur un peu inattendue, étant donné que jusque là, elle s'est contenté de jouer la demoiselle en détresse portable et le bouche-trou parce que voyager seul, c'est pas marrant. Heureusement, le personnage auquel nous pouvons nous identifier n'est pas qu'un faire-valoir et ça, c'est chouette (oui, j'ai pas peur des mots)

Gwyneth est, cependant, de l'avis du Docteur. Ils descendent donc dans la morgue.

 

068

Grosse ambiance !

 

Rose fait une autre réflexion intelligente : ça ne peut pas marcher parce qu'elle vient du futur et qu'elle sait que les cadavres ne marchaient pas en 1869. C'est un point trèèès important des histoires de voyage temporel, on ne peut/pourrait pas modifier le passé. Le Docteur donne un contre-argument très bref : "Le temps est un flux qui change toutes les secondes et votre monde douillet pourrait être réécrit comme ça. Rappelez-vous que rien n'est assuré". Voilà qui définit ce qu'il arriverait en cas de paradoxe temporel : le présent peut, au mieux, être réécrit. 

 

069

Notre précieux gaz

 

Mais il s'avère que les Gheists sont des êtres maléfiques et très nombreux (on peut pas dire que ça soit vraiment une surprise), d'ailleurs, ils tuent le maître du funérarium (toujours pas une surprise), Rose et le Docteur sont piégés par les cadavres habités par les Gheists et Dickens s'enfuit. Rose, toujours un peu longue à la détente, remarque qu'elle ne peut pas mourir à une époque où elle n'est même pas née. Ouais, la relativité, c'est pas son truc. Mais Dickens a une idée brillante : envahir la pièce de gaz pour que les esprits puissent se déplacer librement et n'aient pas besoin de corps. 

Je passe très vite sur un truc : le Docteur dit à Rose qu'il est "si heureux" de l'avoir rencontrée, elle répond qu'elle aussi et ils se tiennent la main. Je déteste ce genre de passage, c'est vraiment du forcing, ce qu'ils vivent suffit à les rapprocher, pas besoin qu'ils se disent des mots d'amour pour qu'on comprenne que leur relation devient plus intense. Bref, l'épisode est excellent par ailleurs, faisons comme si ce dialogue n'avait jamais eu lieu. OUAIS CHUIS COMME CA.

La pièce étant désormais pleine de gaz, les esprits flottent mais les gens étouffent. Le Docteur oblige Dickens à escorter Rose à l'extérieur, non sans lui avoir promis qu'il ferait tout pour sauver Gwyneth. Cette dernière, cependant, ne peut plus contrôler les Geiths mais peut les détruire en enflammant le gaz, se sacrifiant pour la survie de l'humanité : l'enjeu importe puisque nous avons eu le temps de nous attacher au personnage, nous voulons que le Docteur la sauve mais nous savons aussi qu'il ne sauve pas tout le monde. Jabe était un personnage important du dernier épisode et elle est morte. 

Le Docteur se rend d'ailleurs compte que Gwyneth est déjà morte, sans doute dès qu'elle a ouvert le passage aux Geiths. Il lui dit qu'il est désolé  (deuxième fois de la série, j'ai envie de tenir un compte parce que le Seigneur du Temps n'a pas fini d'être désolé) et s'enfuit. 

 

 

071

... wow

 

L'épisode se conclut sur Dickens, citant Shakespeare (la seule façon de rendre ça plus classe, ce serait qu'il sorte un sabre laser) : "There are more things in heaven and earth, Horatio, than are dreamt of in your philosophy" (oui, quand je cite du Shakespeare, je le fais en anglais quand même) : explication un peu facile pour justifier le fait que Gwyneth ait eu l'air de rester vivante même morte mais une explication facile très bien amenée. Dickens était sceptique. Il a pris conscience du fait qu'il ne sait pas encore tout et il se sert de cet apprentissage pour donner une solidité à des zones de flou.

Bon, ce serait vraiment super que l'épisode se termine là mais non, Dickens se retrouve plein de vie et d'espoir et veut à nouveau écrire le Mystère d'Edwin Drood, son dernier livre (inachevé puisqu'il va mourir pendant l'écriture). Le TARDIS disparaît et Dickens s'éloigne, hilare, en criant "Joyeux Noël à tous !"... passez-moi l'expression mais... quelle fin de merde. Une aventure, aussi étrange et exaltante soit-elle ne va pas changer la façon de penser d'un vieil homme blasé. Et selon ce qui avait été définit pour son caractère, en voyant le TARDIS décoller, Dickens aurait dû penser que tout avait été faux, qu'il avait sombré dans la folie. Après tout, il ne reste plus rien de ce qu'il a vécu, aucune preuve. Cette fin se veut sans doute un écho à Un conte de Noël, roman de Dickens où Ebeneezer Scrooge retrouve foi en la magie de Noël mais Scrooge est un personnage fictif, un personnage de conte, pas Dickens.

C'est un problème qu'on retrouve souvent chez Mark Gatiss, le scénariste de cet épisode : des facilités scénaristiques regrettables (la demoiselle en détresse, le happy end, la conversion psychologique artificielle...). Mais outre cette dernière scène, nous avons affaire à un très bon épisode. Dickens, des fantômes extraterrestres, une humaine anonyme qui sauve la Terre, des personnages attachants et un scénario solide, que du bon. Et, sauf omission de ma part, Gatiss signe là, selon moi, son seul excellent épisode de Doctor Who.

 

072

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27 octobre 2014

01x05 L'erreur est humaine

055

Quelque chose me dit qu'on va parler religion.

 

Nous avons abordé beaucoup de sujets dans House jusqu'à maintenant : la vérité, l'approche de la mort, un peu le sexe mais nous nous apprêtons à aborder du très lourd (on rappelle qu'il s'agit d'une série américaine et les américains et la religion, c'est une graaaaande histoire d'amour). Alors allons-y : trois soeurs se présentent aux consultations, la malade a, semble-t-il, une allergie donc House lui donne des antihistaminiques (pas besoin d'être House sur ce coup-là) mais elle fait une réaction allergique donc il lui donne de l'épinéphrine mais elle fait une crise de tachicardie, bref, c'est la merde. Générique.

 

056

SYMBOLIQUE RELIGIEUSE SUBTIIIIIIIIIILE !!!!!!!!!

 

Cuddy suspecte House d'avoir injecté 10 fois trop d'épinéphrine en se trompant de seringue (1 cc au lieu 0.1). House soutient que non, Cuddy lui donne 24 heures pour trouver une autre explication à l'arrêt cardiaque. Foreman suspecte l'erreur humaine. Chase avoue détester les bonnes soeurs. Rien de bien important en terme de développement de personnage et le diagnostic est pas passionnant, House suspecte un Churg-Strauss. 

S'en suit une scène de consultation totalement incompréhensible en français. Je sais bien qu'on a tendance à être un peu prude de ce côté là de l'Atlantique mais refuser de laisser House prescrire des cigarettes... bref, un patient en consultation se plaint de maux de ventre entre autres, House lui prescrit des cigarettes en VO, ce que les traducteurs ont traduit par "riz complet". Ca pourrait être juste bête sauf que le patient demande s'il ne risque pas de devenir accro... sauf que s'inquiéter de l'addiction au riz complet, ça n'a aucun sens. Je n'ai toujours pas compris pourquoi les traducteurs étaient restés sur cette position incohérente. Bref...

On apprend que la nonnette est super sociable, Chase non et que Cameron est athée. Par contre, elle est la seule à défendre House. Dans l'IRM, Mary Augustine a une crise et croit voir Jésus. J'aime pas les clichés mais... mais rien, j'aime pas les clichés. Et cette patiente commence à devenir saaaalement cliché.

Diagnostic différentiel (auquel assiste Cuddy...) : surprise, Cuddy campe sur sa position d'erreur humaine vu que le système immunitaire de la patiente est défaillant. Cameron lui fait remarquer que la prednizone ne peut pas avoir flingué son système immunitaire aussi vite et Cuddy lui fait remarquer que c'est léger comme argument (c'est le chef donc son penis est énorme et elle bifle qui elle veut avec, VOILA... non, j'aime pas trop Cuddy). Bref, enfin elle se casse donc le diagnostic différentiel redevient sérieux. Foreman défend la thèse "House s'est planté" avec beaucoup plus de professionnalisme mais ne convainc pas son boss donc il finit par aller voir Cuddy.

La phrase drôle de l'épisode : Le serment d'Hypocrate ? Le truc qui commence par "ne pas nuir aux malades" et qui interdit les avortements, le libertinage et d'abord et avant tout d'inciser pour un problème de calcul ? Moui, j'l'ai lu une fois, c't'assez moyen.

Bon, ensuite, deux scènes assez molles : Cameron et Chase mettent la patiente dans un caisson hyperbare, dangereux mais nécessaire selon House et House a un échange avec la plus âgée des religieuses ayant accompagné Mary Augustine, il se moque de ses quelques écarts de comportement et elle le méprise et dit que la patiente s'invente des symptômes. Rien de bien utile. Et là-dessus, Cuddy débarque et retire le dossier à House parce que Foreman a dit que le caisson hyperbare, c'était pas bien...

057

 

Le différentiel suivant se déroule dans le bureau de Cuddy et est assez marrant : on voit Cuddy chercher à prouver qu'elle a raison sans écouter les avis divergents. Evidemment, House le fait tout le temps mais... ben House est un génie. Cuddy est juste infoutue de se remettre en question. MAIS ! Son délire a un effet positif, pousser House à chercher par lui-même et sans son équipe les raisons de l'arrêt cardiaque. Il va donc voir la mère supérieure sur les conseils de Chase et...

 

058

La tisane, c'est mauvais pour la santé

 

Bref, House calme Cuddy en faisant remarquer que la tisane combiné à 0.1 cc d'épinéphrine a provoqué le choc. Bilan, on vient de voir une moitié d'épisode pour presque rien... le cas médical n'a pas avancé puisqu'on revient à l'hypothèse de l'allergie et en terme de caractérisation, on sait que Cuddy est capable d'être totalement abusive quand elle est sûre d'avoir raison. Mais on sait surtout que Foreman est capable de trahir la confiance de House s'il pense que ce dernier a tort. La grosse différence entre Foreman et Cuddy, c'est que Foreman est persuadé que la maladie du tissu conjonctif n'est pas un bon diagnostic, ce qui est vrai tandis que Cuddy est persuadé que House a prescrit 1 cc d'épinéphrine, ce qui est faux. Et donc, dans ma tête de tordu (je viens de calculer que si j'étais ninja, je serais un tordu ninja... bref), nous avons... 

  • Avis : 0 Pour / 3 Contre
  • Décision : 1 oui / 2 non
  • Choix 0 raison / 1 pas de bon choix / 2 tort
  • Effet : 1 bénéfique / 1 neutre / 1 néfaste

Donc l'épisode peut commencer. Ils pensent tous à une allergie, il faut donc la mettre en chambre stérile pour éviter tout contact allergène. Elle a une discussion avec Chase dont on apprend qu'il a fait le petit séminaire et son passage préféré de la Bible (mon passage préféré : Lévitique 20:16, je vous laisse chercher). Mais elle fait un choc anaphylactique dans la chambre stérile.

 

059

Bon ben enfin...

 

C'est con mais... c'est le premier vrai mystère médical de l'épisode depuis l'arrêt cardiaque de l'introduction. Ca fait léger.

Et après, nous avons le début du Hameron. Je déteste ce genre d'appellation. Je trouve que ça fait collégien. Pour les non-initiés (dieu que je me dégoûte à parler comme ça), la communauté de fans de House s'est amusé à donner des noms aux relations entre personnages, le Hilson pour House et Wilson, le Housy pour House et Stacy, le Foreteen pour Foreman et numéro 13, bref... con. Con mais pratique. Le Hameron donc qui n'est pas seulement un effet de guitare mais aussi la relation complexe entre House et Cameron connaît un genre de début dans cet épisode. La jeune et naïve Allison offre un cadeau à House et lui, est infect. Ca ne va pas loin mais c'est une base révélatrice. Chase les interrompt pour indiquer que Mary Augustine veut rentrer dans son couvent et, ENFIN, nous avons une scène vraiment intéressante : 

 

060

Au passage, sur 5 épisodes, House a vu les patients 5 fois

 

House tape la blouse. Traduction : c'est l'heure de la manipulation. Et pourtant l'échange est intéressant et profond. Non parce que résumons l'histoire, pour l'instant nous avons :

Cameron : House a raison
Foreman : House a tort
Chase : la religion, c'est caca mais pas trop caca
Cuddy : 

Like a boss0

 

Et enfin House débarque avec une vraie discussion : il détruit la décision de la patiente et la religion en la renvoyant à la médiocrité réelle de la vie et à son hypocrisie.

"Cette maladie est un test pour ma foi. Si c'est sa volonté que je parte, peu importe où je suis. Je l'accepte.
- Quand vous parlez, ça arrive qu'on vous croit ? Vous n'acceptez pas. Vous fuyez. Vous ne savez faire que ça.
Vous avez fui les bonnes soeurs pour vous faire sauter. Vous avez fui le monde réel lorsque vous faire sauter 
s'est avéré décevant et maintenant que vous êtes malade, vous vous refaites la malle"

Excellente analyse psychologique qui rend cohérente toute la vie et tous les choix de la patiente. 

"Pourquoi est-ce si difficile pour vous de croire en Dieu ?
- Le truc avec lequel j'ai des difficultés, c'est le concept même de la foi. La foi ne repose ni sur la logique,
ni sur l'expérience.
 - Je fais l'expérience de Dieu quotidiennement. Et le miracle de la vie est partout présent. Le miracle de
l'Amour, le miracle de la naissance... Il est toujours avec moi.
- Où est le miracle quand un enfant accro au crack vient au monde ? Quand on voit sa mère l'abandonner
parce qu'il lui faut sa dope. Le miracle de l'Amour ? On a 20 fois plus de chances de se faire tuer par une
personne qu'on aime que par un inconnu."

Les arguments des deux camps sont assez caduques. Elle est bêtement optimiste (désolé pour les croyants qui liront ça hein mais elle ne défend pas la foi avec brio contrairement à d'autres personnages plus tard dans la série) et lui donne un exemple rarissime et des chiffres pour justifier le fait que la vie n'a rien de miraculeux. C'est bancal pour quelqu'un de brillant comme lui.

"Vous essayez de me détourner de ma foi ?
-  Oh vous pouvez croire en tout ce que vous voulez, les esprits, la vie après la mort, le Paradis et l'Enfer...
Mais pour les choses de ce monde, ne soyez pas idiote. Parce que vous pouvez toujours me dire que
vous vous remettez à Dieu pour vous sortir de là mais quand il s'agit de traverser la route, je sais que
vous regardez des deux côtés"

Voilà, cet argument-là est excellent et résume très bien la mentalité de House vis-a-vis de la foi : selon lui, la raison et la logique sauvent bien plus de gens que la foi et la religion. Comme il le précise lui-même : "c'est moins risqué de parier sur moi que sur Lui". Bon et ensuite, le dialogue redevient chiant, elle dit qu'on ne peut pas détester Dieu et ne pas croire en lui, sauf que House ne déteste pas Dieu, il s'en fout juste. Et là, y a mon moment préféré dans les épisodes de House : Wilson dit une connerie (en l'occurrence "Elle est peut-être allergique à Dieu"), ça met House sur la bonne voie et il trouve la solution : elle est allergique à quelque chose qui est en elle, le stérilet qu'elle s'est faite poser il y a plus de 20 ans et qu'elle avait oublié.

 

061

SUBTIL ON VOUS DIIIIIT !!!!!!!!!!

 

Bon, quelques dernières scènes : Chase se fait dire que Dieu l'attendra, Cuddy souhaite un joyeux Noël à House, on apprend que Wilson a des problèmes avec sa femme et ils passent tous les deux Noël ensemble. Si vous êtes vraiment très mauvais pour lire entre les lignes, je vous l'écris clairement : je ne suis pas très fan de cet épisode. Pour moi, il pouvait dire beaucoup et dit peu. Ca aurait pu/dû être un épisode central pour comprendre la psychologie de Chase, pourquoi il a arrêté le petit séminaire, comment ça a influé sur son comportement actuel et au lieu de ça, on a des discours creux qui ne viennent de nulle part et qui ne vont nulle part. Même Cameron et Foreman, presque invisibles dans cet épisode sont plus développés que lui (on apprend que Foreman est prêt à défier House et que Cameron a un faible pour lui). Bref, humainement, l'épisode n'a pas grand intérêt, à part le seul dialogue entre House et Mary Augustine et le cas ne commence à se développer que dans le dernier tiers de l'épisode. Sans être un mauvais épisode, il ne tient pas toutes ses promesses.

27 octobre 2014

01x02 La Fin du Monde

Revenons donc aux aventures de la pouf et du connard... oui, c'est tranché, pour savoir pourquoi j'en suis là, vous pouvez (re)lire la critique du premier épisode où je suis assez critique vis-a-vis du comportement de Rose et de celui du Docteur. Il lui propose de voyager dans le temps et, comme elle ne lui propose que de la merde (gourdasse qu'elle est.;. ok, restons objectif), le Docteur décide lui-même de l'emmener 5 milliards d'années dans le futur, dans l'année 5.5/pomme/26, le jour de l'explosion du soleil. Générique.

 

044

... wow

 

Et nous sommes à une époque où quand quelque chose n'a pas de sens, le Docteur a une explication et la donne. C'est la grande différence entre une série chouette et une série chiante. Pourquoi le soleil explose en une fraction de seconde alors que sa dilatation durerait des millions d'années ? Les propriétaires de la planète l'ont préservé grâce à des "satellites gravitationnels". Pourquoi les continents n'ont pas bougé ? Les propriétaires de la planète les remettent en place. Et maintenant, les propriétaires de la Terre n'ont plus les moyens donc ils coupent l'approvisionnement. Ce sont des critères actuels (capitalisme, crise monétaire, etc...) mais on accepte, amusés, que ces valeurs aient traversé le temps.

Rose ne comprend pas pourquoi la Terre disparaît. Je ne sais pas trop si elle est pathétiquement débile ou normale. Quand le Docteur lui dit qu'il n'y a plus d'humain, elle réalise qu'elle est la dernière... alors soit elle a pas encore compris qu'elle voyage et que donc, d'une part, elle n'est pas "réellement" là et d'autre part, à cette époque, Rose Tyler est déjà morte depuis trèèès longtemps parce qu'elle ne s'est pas encore faite à l'idée, soit elle ne l'a pas encore compris parce qu'elle est stupide. J'ai pas encore décidé.

Le Docteur nous présente le papier psychique (à l'ère Moffat, on n'aurait eu aucune explication, OK BON excusez-moi, j'ai tendance à digresser avec Moffat parce que revoir ce début d'excellente saison me rappelle que j'ai été fan d'une série et... enfin, on en parlera en temps et en heure). Et là, on a un festival d'extraterrestres, tous plus cools les uns que les autres. On ne sait rien, juste leur nom, leur titre, leur tronche, leur caractère et les cadeaux qu'ils offrent. Et c'est ça qu'est sympa : ce sont des personnages secondaires et tertiaires, pas besoin qu'on en sache beaucoup sur eux. Et deux entités sont particulièrement amusantes : 

 

045

"Notre cadeau de paix, en toute bonne foi" ...... sûrement, oui

 

C'est un truc spécial de Doctor Who, les scénaristes (Russell T Davies en l'occurrence *se signe*... non bon, je déconne mais j'aime beaucoup son travail) jouent sur les codes. En l'occurrence, il est tellement évident que ces créatures sont maléfiques que les entendre dire "en toute bonne foi" revient à leur faire tenir une pancarte "Nous sommes gentils". Et je trouve ça très drôle. Quant à Cassandra...

 

046

"Humidifie-moi ! Humidifie-moi !"

 

Lady Cassandra O'Brien .D17, la dernière humaine, obsédée par la chirurgie esthétique au point d'être devenue une tenture avec un cerveau dans un aquarium. Critique expicite et extrême des starlettes d'aujourd'hui, Cassandra a un comportement de diva insupportable, s'est faite retirer son menton pour être plus mince, prétend parler de la Terre en experte et ne dit que des âneries, bref elle est, elle aussi, très drôle. 

Bon, la soirée commence, évidemment, le cadeau des gros pas beaux n'en est pas un, il se transforme en araignée robotique et, plus intéressant, la dame arbre (Jabe de la forêt de Cheem) tente d'identifier le Docteur en tant qu'espèce grâce à un appareil photo de l'espace, et refuse de croire la réponse.

La scène suivante me fait sourire, Rose croise Raffalo, une sympathique plombière bleue venue réparer les dégâts provoqués par l'araignée robotique dans la suite de Face de Boe, l'un des invités et en racontant ce qu'elle fait là, elle se rend compte... qu'elle est conne. Elle a suivi un parfait inconnu et se retrouve à des milliards d'années de chez elle. Rose part et Ruffalo se fait tuer par les araignées robotiques.

Une autre scène d'explication du Docteur sur pourquoi Rose les comprend tous : l'interface de traduction du TARDIS. Rose, quant à elle, veut plus de réponses sur le Docteur, il refuse de les lui donner et s'énerve, ce qui attise la curiosité du spectateur. On veut en savoir plus. L'échange qui suit (le Docteur change le téléphone de Rose, Rose appelle sa mère et n'en revient pas de pouvoir appeler le passé) n'a, pour moi, aucun intérêt. Rose a toujours du mal à comprendre. Les araignées tuent ensuite le régisseur bleu.

Le Docteur comprend qu'il y a un problème et demande à Jabe de l'accompagner à la salle des machines. Rose en profite pour aller faire remarquer à Cassandra qu'elle est à peu près aussi humaine que du papier peint, ce qui est... totalement indélicat, même si Cassandra est imbuvable. Le Docteur et Jabe font connaissance. Elle est l'héritière de la forêt Amazonienne. C'est... c'est... improbable mais rigolo. Disons. Surtout improbable. Et le Docteur reste muet sur ses origines. 

 

047

"Je vous ai analysé tout à l'heure. La machine métallique ne pouvait pas
identifier votre espèce et refusait d'admettre votre existence. Et quand elle a
fini par vous nommer, j'ai refusé de le croire. Mais elle ne se trompait pas. Je
sais maintenant d'où vous venez. Pardonnez ma curiosité mais c'est tellement
incroyable que vous existiez. Je voulais juste vous dire... à quel point je
suis désolé pour vous."

 

C'est avec ce genre de répliques que lorsqu'on découvre la série, on se pose la question : mais qui est le Docteur ? Et pour répondre à cette question, on n'a pas envie de savoir "Comment s'appelle le Docteur ?" mais beaucoup plus "Qu'est ce qui fait pleurer le Docteur ?". Il a l'air tellement joyeux, insouciant, sûr de lui, imperturbable... qu'est ce qui le fait pleurer ? Voilà et là, on veut voir la suite.

Les méchants à capuche font ce que personnellement j'ai envie de faire depuis un moment : coller une mandale à Rose.

 

Séquence 02_1

Joie

 

Le Docteur trouve les araignées et comprend que le but des méchants à capuche (... *==> Google*) et comprend que le but des Adhérents de la Transmission du Meme est de faire crâmer la station. Rose est donc en danger de mort. Mais le Docteur bidouille une araignée pour qu'elle retourne à son maître, d'abord les Adhérents de la Transmission du Meme mais le Docteur a compris qu'ils ne sont que des robots à la solde de Cassandra (dont le motif est l'argent pour payer ses opérations, 100% logique, 100% expliqué et amené dès la présentation du personnage). Elle se téléporte, le Docteur va pour régler le problème manuellement mais des ventilateurs barrent le chemin. Jabe peut les ralentir mais ça implique qu'elle soit exposée à une chaleur très dangereuse pour elle.

 

048049050051

Les invités vont mourir, Jabe crâme et ne peut plus retenir les ventilateurs, Rose est sur le point de brûler...
c'est une impression ou le suspens a largement dépassé le niveau "full caca pantalon" (terme technique) ?

 

Mais le Docteur passe... en fermant les yeux et en comptant sur son instinct. Pour n'importe quel autre personnage, ça aurait été trop facile. Mais là, nous savons que nous avons à faire à un personnage surréaliste dont l'existence est un miracle alors son instinct n'est pas le notre et on l'accepte. Enfin moi, en tout cas, je l'accepte et je suis du genre sceptique. Le Docteur était acculé et face à l'impossible. Il n'y a donc que l'improbable qui pouvait l'en sortir. D'ailleurs, je me permets un petit écart concernant une autre série pour vous expliquer pourquoi je trouve que c'est une bonne idée, en l'occurrence, Sherlock de la BBC. Si vous n'avez pas vu l'épisode 3 de la saison 3, surtout ne lisez pas le prochain paragraphe, il spoile la fin de l'épisode. Il est écrit en blanc, si vous voulez le lire, passez le paragraphe en surbrillance

Dans l'épisode 3 de la saison 3, Sherlock se retrouve confronté à Magnussen, un maître chanteur tout puissant. J'adorais ce personnage parce qu'il était invulnérable. Sa logique : tout le monde a quelque chose à perdre. Si on peut formuler la bonne menace, on peut tout obtenir. Et rien ne vient perturber cette logique, il peut tout obtenir de n'importe qui. J'avais particulièrement hâte de voir comment Sherlock se sortirait de cette situation inextricable. Peut-être trouver la faiblesse de Magnussen et le faire chanter, le détruire avec sa propre arme en somme. Mais ce n'est que mon idée de simple mortel, Sherlock Holmes est un super-héros, l'homme le plus brillant de la planète, comment lui va résoudre le problème ?

Buter Magnussen.

Ce personnage, quelque part looooiiiin au-dessus de nous se retrouve acculé dans un coin et sa réponse, c'est celle de Rambo.Brillant. Evidemment, dans la nouvelle dont l'épisode est adapté, c'est une femme qui tue Magnussen, une femme dont ce dernier a ruiné la vie mais ça, Moffat ne saurait le tolérer, il préfère réduire son héros à l'état de brute. Dans la même situation que le Docteur dans cet épisode, il aurait probablement sorti un bazooka de son cul et explosé le ventilateur. Je suis prêt à croire qu'un surhomme soit capable de l'impossible quand il y est confronté, c'est même encourageant si ce n'est pas toujours la solution. Evidemment, si ça se répète, ça devient un peu facile.

 

052

Boum

 

A ce stade, je me dis que la série est vraiment très sombre. Deuxième épisode et déjà 5 personnages sympathiques sont morts (un dans le premier épisode, le fou qui cherchait le Docteur et quatre dans celui-là, Raffalo, le régisseur, Jabe et Moxx). Le Docteur voyage réellement avec la mort. On n'a pas intérêt à s'attacher aux personnages. Si Jabe est morte, rien ne garantit que Rose survive. Heureusement, le Docteur arrive à ramener Cassandra (là encore, tout est expliqué de façon rationnelle, un émetteur était caché dans le faux oeuf d'autruche qu'elle avait amené à bord et le Docteur sait comment inverser une téléportation). Sans ses chirurgiens, elle ne peut être humidifiée et explose sous la chaleur sous le regard cruel et sans pitié du Docteur.

 

053

Et tout est bien qui finit bien

 

Bon, Rose finit par calculer que la Terre a explosé et elle est triste. Ce qui est... illogique mas c'est de l'incohérence humaine. On est comme ça. Enfin pas tous, on a tous des réactions différentes. Rose a une réaction humaine. Et le Docteur la rassure : il a eu la même réaction. On en sait enfin plus sur lui.

"Vous croyez que ça durera toujours ? Le béton, les gens, les voitures... et bien non. Un jour, ça finira. Même le ciel. Ma planète aussi. Elle a disparu. Elle est morte. Elle a brûlé lors d'un grand chaos. Il ne reste que des rochers, de la poussière... ce n'était pas son heure [...] Il y a eu une guerre et nous avons été vaincus. [...] Je suis Seigneur du Temps. Le dernier des Seigneurs du Temps. Je suis le seul. Les autres sont tous morts. Et comme je suis le dernier, je suis condamné à errer seul."

Et malgré le danger de l'épisode, malgré la douleur du Seigneur du Temps, Rose décide de rester. Pas pour son plaisir égoïste mais pour qu'il ne soit pas seul. Jolie conclusion.

 

Alors que penser de cet épisode ? Et bien il est excellent. Et beaucoup plus prenant que le premier. Il est drôle, profond et le Docteur est un personnage infiniment plus complexe et intense qu'aux premiers abords. Rose est certes humainement médiocre mais elle est gentille. Et les méchants sont très hauts en couleur et ont une personnalité assez bi-dimensionnelle mais bien définie, carrée et claire. Si on ajoute ça aux très belles images de l'explosion de la Terre, au réel suspens lié à la mort de personnages bons et inoffensifs, aux gadgets du Docteur (l'interface de traduction du TARDIS, le papier psychique...) et aux mystères entourant le Docteur, cet épisode se conclut sur une très très grande envie de regarder la suite MALGRE une résolution assez venue de nulle part. J'ai déjà expliqué que ça m'allait mais pour cette fois et parce qu'on ignore tout du Docteur. Mais si tout se règle aussi facilement par la magie de "Les scénaristes ont dit que j'peux", ça ne va pas le faire. Allez, pour le plaisir, une dernière image : le sourire du Docteur quand Rose lui dit qu'elle veut des chips avant de retourner dans le TARDIS vers une nouvelle aventure. Une belle déclaration.

 

054

24 octobre 2014

01x04 Panique à la maternité

038

Les bébés morts, c'est déprimant

 

Oui, on a déjà vu plus cool comme entrée en matière mais là, c'est bien de ça qu'il s'agit : House va perdre son premier patient et c'est un nouveau-né. Pour une raison con en plus. Mais l'épisode pose plein de questions intéressantes. Et oui, nous avons affaire à un épisode à enjeux. Introduction : un papa, une maman, un bébé, débat sur le prénom, bébé vomit, papa appelle le maïeuticien, bébé convulse. Et un bébé qui convulse, c'est assez stressant. Générique.

House entend parler de deux bébés malades, il en déduit qu'une infection se propage.  Evidemment, personne ne le croit. Il n'arrive pas à convaincre Wilson, même en lui expliquant. Il n'arrive pas à convaincre Cuddy non plus. Il n'arrive pas à convaincre son équipe non plus. Jusqu'à ce qu'ils tombent sur un troisième bébé malade. D'ailleurs... c'est pour moi hein mais y a deux petits tableaux dans ma tête en ce moment : le tableau des paris et le tableau de Cuddy. J'ai envie de savoir quel est le personnage qui a le plus gagné et perdu grâce à des paris d'un côté et j'ai envie de connaître l'influence de Cuddy sur House et pour l'instant, on en est là : 

  • Avis : 0 Pour / 1 Contre
  • Décision : 0 oui / 1 non
  • Choix 0 raison / 0 pas de bon choix / 1 tort
  • Effet : 0 bénéfique / 1 neutre / 0 néfaste

Et donc que va faire Cuddy ? Réagir de façon hystérique et excessive en fouillant partout dans l'hôpital la cause de l'épidémie sans rien trouver. Oui j'ai un petit souci avec Cuddy. Dès qu'il s'agit de gérer House, elle assure. En ce qui concerne l'administration de l'hôpital, elle est correct. Et dès qu'il s'agit d'agir en médecin...

039

Bref, pendant que Cuddy fait son caca nerveux dans tout l'hôpital, les vrais médecins de la série (OUAIS CHUIS médisant) s'occupent du cas et le tableau blanc de l'image suivante est de très mauvaise augure.

 

040

Parasite
Virus ?
Infection bactérienne

 

Ils vont donc faire une liste de bactéries mais globalement, le débat se resserre autour des pseudomonas d'après Cameron et le SARM d'après Foreman. Les bébés vont donc être mis sous aztreonam pour le premier cas et sous vancomycine pour le second. Le développement permet des plans absolument atroces, notamment l'image d'un bébé dans une machine à IRM. La mise en scène met en avant la petite taille du nouveau-né par rapport à la machine, ce qui accentue l'horreur d'un nourisson malade. Et on se rend compte que Cameron a un très gros problème de blocage psychologique quand il s'agit d'anoncer des mauvaises nouvelles. On l'avait déjà vu mentir pour donner de l'espoir mais on se rend compte que ça va jusqu'à bloquer quand les nouvelles sont objectivement mauvaises. 

Et là, le scénariste (Peter Blake, retenez son nom parce qu'il a écrit beaucoup d'excellents épisodes) fait sa grosse pute : les reins des bébés lâchent, un des médicaments est néfaste, impossible de savoir lequel. House suggère d'arrêter l'un des deux médicaments pour l'un des bébés et l'autre pour l'autre. Ethiquement, on nage en plein délire mais mathématiquement, c'est la seule solution. A tel point que même Cuddy doit plier... permettez que je soigne ma névrose : 

  • Avis : 0 Pour / 2 Contre
  • Décision : 1 oui / 1 non
  • Choix 0 raison / 1 pas de bon choix / 1 tort
  • Effet : 0 bénéfique / 1 neutre / 1 néfaste

Cameron et Foreman doivent donc assumer leur théorie. Foreman défend le SARM et l'arrêt de l'aztreonam auprès des premiers parents, Cameron les pseudomonas et l'arrêt de la vancomycine. Foreman est honnête en admettant que c'est hyper dangereux, Cameron est... moyonnête (c'est quand on est moyennement honnête) en admettant le positif et mentant sur le négatif. Elle a une position qui se défend : si le bébé meurt, les parents s'en foutront d'avoir été prévenu la veille. Enfin, c'est une position qui se défend quand on y réfléchit pas une demi seconde. Cameron a surtout un gros problème psychologique en ce qui concerne la mort. On ne sait pas encore pourquoi. Et Peter Blake étant une sale race...

 

041

JOIE !

 

L'un des bébés meurt et c'est celui qui n'a pas reçu de Vancomycine, autrement dit, c'est la "faute" de Cameron. En fait, c'est la faute à pas de chance, mais c'est Cameron la responsable. Et au moment d'annoncer aux parents que leur bébé est mort, là encore, c'est le blocage, Wilson doit même s'en charger. Et le mieux de chez mieux ? L'état de l'autre bébé se dégrade aussi ! Parce que ce n'est ni un SARM, ni un pseudomonas, mais un virus, vous savez, le truc avec un point d'interrogation sur le tableau blanc en début d'épisode. 

Bref, ils font un brainstorming, finissent par se mettre d'accord sur huit infections virales, font les tests et découvrent que c'est un echo-virus. House fait remarquer à Cameron qu'il a noté son problème d'approche de la mort. Il souhaite en savoir plus mais elle se tait puis envoie chier House et s'en va. Scénaristiquement, ça vaut mieux, ça lance une problématique qu'il faudra développer plus tard et humainement, ça tient la route, elle est ébranlée et ne veut pas en parler. Bref, du cohérent, du solide, du tout bon.

Plus tard, House veut identifier la personne qui a transmis le virus aux enfants et le coupable est une vieille dame qui distribue des nounours. Alors, à ce stade, j'ai une question : comment Cuddy a pu passer à côté ? C'est à peine si la dame a pas une flaque de morve sur le chandail. 

 

042

Echovirus dans la morve d'une vieille, bon appétit !

 

L'épisode se termine sur une scène comique impliquant des éléments dont je n'ai pas parlé (une gourde vue en consultation est enceinte mais elle a trompé son homme alors blablabla et House assure le suivi de grossesse, ce qui lui permet de squatter la salle de repos du service néo-natal, youpidou mais on s'en fout. En fait non, on s'en fout pas, ça permet de finir un épisode très lourd sur une note de légèreté pour pas le rendre indigeste et ça, c'est très bien vu. Euh... je sais pas à quel moment j'aurais dû fermer la parenthèse donc fermons la ici)

Alors pourquoi je dis qu'on s'en fout ? Parce que l'important dans cet épisode, au-delà du développement du personnage de Cameron, c'est le questionnement éthique et l'approche de la mort. Nous avons quatre écoles auxquelles chacun peut s'identifier : le personnage principal, House, est celui qui a pris une décision extrêmement dangereuse qui a coûté la vie à un nourisson mais il était entièrement conscient des risques. Foreman lui demande "Vous êtes prêt à en condamner un en vous remettant uniquement au hasard ?" et il répond, après réflexion "Je pense que oui". Alors on peut penser que House est prêt à l'assumer parce qu'il s'en fout, une vie n'est rien si elle est sacrifiée pour l'énigme. Il fait lui-même l'autopsie pour avoir le réponse. On peut aussi remarquer qu'il avait l'air particulièrement remonté en parlant des super bactéries et que donc ça l'atteint. Bref, question d'interprétation.

Wilson et Foreman ont une approche assez similaire : professionnelle. Evidemment, ils sont atteints mais ils estiment que l'entourage des patients doit être informé de tous les risques. C'est une honnêteté professionnelle et déontologique. A ce stade de la série, on peut penser que l'honnêteté de Foreman est plus sincère que celle de Wilson (Wilson a menti à House à plusieurs reprises déjà et on a compris que le passé de délinquant de Foreman n'était pas représentatif). On découvrira plus tard que c'est l'inverse. Ils ont tous les deux un bon fond mais Wilson est motivé par le bien-être du patient et de son entourage, tandis que Foreman est motivé par sa propre intégrité.

 

043

Cameron et Wilson face à la mort

 

Cameron... c'est une catastrophe. On découvre plus tard pourquoi mais elle bloque complètement, elle fuit la mort, elle est entièrement motivée par le fait de faire du bien au patient et son entourage. Elle pense que son rôle est de faire du bien et dès qu'elle doit faire du mal (comme apprendre une mauvaise nouvelle) elle est en contradiction avec ses principes et c'est le blocage. En ce sens, elle ressemble à Wilson sauf que Wilson a davantage de recul, il sait que le rôle du médecin n'est pas que de faire du bien mais d'accompagner le patient et son entourage dans le bon et le moins bon.

Nous avons donc quatre réactions différentes face à la mort motivées par quatre motifs différents : la résolution de l'énigme, l'intégrité professionnelle, la volonté de faire du bien et la volonté de bien faire. Excellent épisode.

23 octobre 2014

01x03 Cherchez l'erreur

030

Zai zoui trofor

 

Dans cet épisode, nous rencontrons Brandon, un jeune homme qui ne va pas en cours parce qu'il est malade et qu'il est occupé à faire du sexe avec sa fiancée, Becky. Du sexe un peu particulier qui consiste à garder tous ses vêtements, à faire bouger le lit le plus possible et à durer *chronomètre* 20 secondes.Pourquoi pas ? Mais ça doit bien le frustrer parce qu'il a une attaque (oui, je sais, chrétiens, sexe, mariage,...) Générique.

Wilson donne le cas à House parce que... non, pas de raison cette fois. Bon, dommage. House accepte car le cas est bizarre, normal. Et diagnostic différentiel : aucune maladie n'explique tous les symptômes. Ah. Nous voilà dans la merde dès le troisième épisode, comment House gère-t-il quand effectivement, aucune maladie ne fait le tour des symptômes. Et bien il est... très décevant. Vous allez voir mais d'abord, consultations ! Le Docteur House se présente aux patients avec un monologue particulièrement savoureux de vérité

 

031

"Bonjour messieurs-dames les malades et leur chère famille. Afin de gagner
du temps et d'éviter d'ennuyeux bavardages ultérieurs, je suis le Docteur
Gregory House, appelez-moi Greg, je suis l'un des trois médecins assurant
les consultations ce matin (...) Ah, ce rayon de solel est le Docteur Lisa Cuddy.
Le Docteur Cuddy dirige cet hôpital alors malheureusement, elle est trop prise
pour s'occuper de vous. Je suis un médecin. Diagnosticien certifié avec une
double spécialisation en maladies infectieuses et néphrologie, je suis
aussi le seul médecin de l'hôpital assurant les consultations contre sa volonté,
c'est la vérité non ? Mais soyez tranquilles, pour la majorité d'entre vous, le travail
pourrait être fait par un singe avec un flacon d'ibuprofène. A ce sujet, si vous
êtes particulièrement enquiquinant, vous risquez de me voir prendre ceci : c'est
de la Vicodin. C'est à moi, vous n'en aurez pas. Non, je n'ai pas de problème de
gestion de la douleur, j'ai un problème de douleur. Mais va savoir, peut-être
que je me plante. Peut-être que je suis trop défoncé pour faire la différence.
Bref, qui est-ce qui veut de moi ? Et qui est-ce qui préfère attendre l'un des deux
autres médecins ? Si vous changez d'avis, je suis en salle d'examen numéro un"


Mine de rien, il vient de résumer la biographie de son personnage. Bon, après, il y a les patients des consultations, rien de bien passionnant dans cet épisode, House s'amuse à appeler Cuddy pour des cas sans gravité pour l'emmerder, bref, le jeu se poursuit (même si je reconnais que le dernier patient des consultations de l'épisode, celui avec le lecteur MP3 coincé dans l'anus est particulièrement drôle).

Bref, restons-en à la trame principale. Becky dit à Chase qu'elle faisait des cochoncetés avec Brandon avant son malaise et que peut-être que c'est ça qui a fait que (petite mention spéciale à Chase parce qu'on parle souvent des répliques drôles de House mais Chase gère parfois : quand Becky s'excuse "Je deviens idiote quand j'ai peur", il répond "Evitez la varape alors" BOUM HEADSHOT !!!, ok, je m'emporte un peu). D'autant plus que là, c'est le début d'une longue descente aux enfers pour Chase qui va se retrouver dans cet épisode comme un puceau à Amsterdam. On y reviendra mais d'abord, on va revenir au différentiel et à l'attitude pour le moins irrationnelle de House.

 

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Les symptômes, la théorie de Foreman, la théorie de House

 

Foreman pense à une infection cardiaque rarissime. House remarque que deux des cinq théories avancées recouvrent tous les symptômes. Foreman avance donc la théorie du rasoir d'Ockham : l'explication la plus simple est la plus vraisemblable. Chase relève que c'est une idée délirante. Cameron aussi. Et... et le spectateur aussi au fond. Et au fond, House aussi, plus tard dans la série, il n'arrêtera pas de se moquer des gens qui insinuent que deux pathologies puissent attaquer en même temps parce que ça n'a strictement aucun sens. Et il justifie ca avec le pire argument du monde : Chase fait remarquer à Foreman que son hypothèse représente une chance sur 10 millions. House lance à la va-vite que chacune des autres hypothèses représentent une chance sur 1000. Ca voudrait dire qu'en ce moment, aux Etats-unis, 320 000 personnes souffrent d'hypothyroïdie, 320 000 personnes souffrent de sinusites, 320 000 de parasites...enfin admettons et donc il estime que la chance d'avoir deux de ces pathologies en même temps est à un million. En ce moment, aux Etats Unis, 320 personnes souffrent d'une double pathologie ? Et ça le convainc ? Soit je suis beaucoup trop sceptique, soit c'est vraiment n'importe quoi.

Le traitement fonctionne (mais si House avait raison, cet épisode serait... vraiment très spécial, genre l'épisode 3 détruit une règle fondamentale de la philosophie de House) et donc Foreman maintient qu'il se plante malgré l'amélioration de l'état de Brandon. S'ensuit une réplique vraiment bizarre et... et en fait assez logique de House.

 

035

"J'suis vraiment content que vous travailliez ici"

 

Ca. A Foreman. En fait, c'est logique parce que c'est ce qu'il ressent, il a besoin de personnes pour lui tenir tête mais ça fait juste étrange de le voir l'admettre quand on sait comment il va évoluer. A ce stade de la série, il reste du bon et de l'humilité en lui. Enfin, je digresse.

 

GRAISSE !!!!!!

 

Pendant ce temps, Foreman fait remarquer à Chase que ça se voit qu'il trouve Cameron sexy. Bon, on avait tenu deux épisodes sans parler d'attirance entre les personnages, fallait bien que ça commence. Mais bizarrement, c'est... assez frais, drôle et inattendu. D'abord Cameron dit que le sexe peut tuer, Chase est tout émoustillé, Foreman le remarque, il nargue Chase, le fait remarquer et Cameron essaie de rassurer Chase de la façon la plus maladroite possible, en se lançant dans une grande description du coït et de l'orgasme.

 

036

Il est hyper rassuré

 

L'entêtement de Foreman paye : il découvre que lui et House avaient tort (non, sans blague...). Les défenses de Brandon sont au ras du plancher, il doit être placé en chambre stérile. House va chercher sa Vicodin mais se trompe de flacon, ce qui lui fait avoir une idée : il se plonge dans son état de transe diagnosticielle et il en ressort avec la réponse. Brandon voulait soigner sa toux et a pris des médicaments mais le pharmacien s'est trompé et lui a donné de la colchicine, un médicament pour la goutte, qui a provoqué tous ses symptômes sauf la toux qu'il avait déjà. Ca, c'est une conclusion qui ressemble à une conclusion.

 

037

La colchicine bloque la mitose cellulaire

 

Mais on en est à 30 minutes et l'épisode doit en durer 42. Donc il vérifie la piste et découvre que c'est pas ça. Rooooh mais Brandon a des picotements dans les doigts, ce qui confirme ce diagnostic, donc House insiste. Il fait avouer au patient qu'il a pris de l'ecstasy, probablement coupée avec de la colchicine. Ce n'est qu'après qu'on se rend compte que oui, le pharmacien s'est planté.

Bon, cet épisode est intéressant à plusieurs points de vue : le personnage de Foreman gagne non seulement de l'importance mais aussi de la profondeur, il ne lâche jamais si une théorie lui paraît délirante, ce qui le rapproche un peu du comportement de House, ce qui explique le profond respect de ce dernier à son égard. Chase reconnaît son attirance pour Cameron, Cameron n'est en revanche pas intéressée du tout et ça aussi, c'est un bon point. Le cas est intéressant et l'intervention de la notion du rasoir d'Ockham est une excellente idée. Il n'y a que l'argument vraiment spécieux et illogique de House qui me pose problème dans cet épisode. 

Ca reste un bon épisode malgré tout, qui en dit un peu plus long sur les personnages secondaires et avec un vrai mystère médical à la clé et une vraie enquête.

23 octobre 2014

01x01 Rose

017

A long time ago, in a galaxy far far away...

 

A moins que je ne décide de m'attaquer à d'autres séries, c'est a priori le dernier post de ce blog à commencer par la mention"01x01". J'ai personnellement découvert Doctor Who en 2011. Tout le monde me réclamait une video sur cette série alors je me suis dit qu'elle devait être chouette (ouais, mon enthousiasme était débordant). J'ai donc regardé le premier épisode et... et... et vous allez voir.

Déjà, premier choc : du 4/3. En 2005. Supernatural a commencé en 2005 et en 16/9. Pareil pour Esprits Criminels, Grey's Anatomy, How i met your mother, Bones, Prison Break, Weeds (ouais, grosse année 2005) alors vous allez me dire "Oui mais ce sont des séries américaines, Doctor Who est une série anglaise", ben The Apprentice est une série anglaise de la BBC sortie en 2005 et elle est en 16/9. Bref, c'est choquant mais c'est un détail technique. Détail moins technique : les personnages. Dans la plupart des séries et même des fictions en général, les personnages sont polissés, les hommes sont charmants et élégants, les femmes sexy et déterminées, et là, Rose est... normale. Elle bosse dans un magasin de fringues, elle a un copain, elle a des vêtements simples et sans être moche, elle a un physique très commun, son copain aussi, sa mère aussi, et c'est ça qui choque, tout est banal. 

 

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Une autre journée exaltante dans la vie de NormalWoman

 

Jusqu'à ce qu'elle se retrouve enfermée dans le sous-sol du magasin où elle travaille et que les mannequins en plastique se mettent à marcher. NormalWoman a donc une réaction... normale, penser qu'on lui fait une blague. Seulement, elle a peur, ce qui est toujours normal. Jusqu'à ce qu'il arrive quelque chose de pas normal du tout : 

 

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"Courrez !"

 

Et en fait, la suite est... est... je suis pas sûr qu'y ait un mot et si y en a un, je suis pas sûr de le connaître. Grosso modo, c'est bizarre mais tellement rapide qu'on suit le rythme. Y a un bonhomme avec les oreilles décollées, les cheveux ras et un blouson en cuir qui vient de sauver Rose, d'affirmer que le gardien est mort, que les mannequins vivants ne sont rien de plus que des mannequins vivants, du plastique vivant mais qu'il peut résoudre le problème et tout s'est passé en un rien de temps. Ma jauge d'intérêt est à mi-chemin entre l'adrénaline et le scepticisme. Autrement dit, l'adrénaline n'a pas intérêt à redescendre.

A ce stade, Rose est aussi paumée que nous. Et avec le recul, c'est ça qui est absolument génial : le Docteur débarque dans notre vie comme dans celle de Rose, c'est une tornade. Ca, c'est avec le recul. Sur le coup... bon, j'avoue, je me suis surtout dit "Mais c'est quoi ce bordel...". Et ensuite, retour à la normalité, la mère de Rose est imbuvable, son copain sert à rien et elle se demande encore ce qu'il vient de se passer. Et nous aussi. 

 

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On s'en fout un peu que Rose retrouve du boulot, y
avait des mannequins vivants...

 

Puis le Docteur re-débarque, toujours hystérique, toujours incompréhensible, Et il a le premier échange vraiment drôle avec... Gertrude, le prénom de la mère de Rose me revient pas là donc ça sera Gertrude jusqu'à ce que je m'en rappelle (en plus, ça lui va bien). On se rend compte que Gertrude a un appétit sexuel sauvage et dit au Docteur qu'elle est seule, avec lui, en robe de chambre et que tout peut arriver.

 

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...... non.

 

Sur ce coup, le Docteur a eu ma sympathie. Pour l'instant, c'est très en dents de scie, vous l'aurez compris. Enfin voilà, le Docteur fait l'intéressant chez Rose et... et... ça.

 

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Wow... je peux pas y croire même avec
la meilleure volonté du monde

 

Là, je crois que c'est le moment où je me suis dit qu'il allait falloir que la série fasse mieux, beaucoup mieux. Je suis pas un adepte des effets spéciaux d'habitude mais là, j'ai l'impression de regarder un court-métrage de lycéens (un court-métrage de lycéens réussi cela-dit hein mais... mais quand même). S'en suit un dialogue relativement long où le Docteur explique la situation. Il s'appelle le Docteur (juste le Docteur), Rose n'est qu'un dégât collatéral, c'est un voyageur et... et en fait, plus il en dit, moins on comprend. C'est le bordel. Toujours pareil, avec le recul, c'est une excellente chose. Sans le recul, la série est sur le fil du rasoir (l'expression n'a jamais autant trouvé son sens) jusqu'à un monologue. Je suis pas fan des monologues, c'est souvent un prétexte pour le dialoguiste pour laisser libre court à ses fantaisies, ce sont souvent des discours assez vides de sens, tout dans la forme... pas celui-là

 

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Eccleston joue souvent un Docteur hystérique, hyperactif, un vrai extraterrestre
mais à ce moment-là, il s'apprête à raconter quelque chose de sincère
et de profond à Rose. Tout passe dans ce sourire.

 

"Je vais vous apprendre quelque chose... à propos de votre planète. C'est comme quand on est enfant. La première fois qu'on vous dit que la Terre tourne sur elle-même, vous n'arrivez pas à le croire parce que tout, autour de vous, a l'air immobile. J'arrive à la sentir. La rotation de la Terre. Sous nos pieds, le sol avance à plus de 1600 kilomètres à l'heure, la planète tourne autour du soleil à 108 000 kilomètres à l'heure et j'arrive à le sentir. On traverse cet espace, vous et moi, accrochés sur la peau de cette infime petite planète et si on laissait faire... Voilà, c'est moi. Alors vous devez m'oublier, Rose Tyler"

Il n'en fait pas trop, il ne se vante pas, ne se pose ni en surhomme, ni en victime, il explique simplement qui il est : un être qui n'est pas soumis à la gravité, à aucune gravité, qu'elle soit physique ou mentale, un être qui ne s'arrête jamais. Et donc un être dangereux. Joli, très joli monologue que je n'ai pas apprécié une seconde la première fois que j'ai vu l'épisode.

NormalWoman fait donc ce que vous feriez : se renseigner, chercher à trouver qui est le Docteur. Elle trouve quelqu'un qui a croisé des photos où le Docteur apparaît (et ce genre de détail est d'une logique très rafraîchissante... j'écris cette critique en Octobre 2014, j'ai vu le premier épisode de la saison 8 où un tyrannosaure apparaît dans la Tamise sous le regard de tout Londres sans que ça suscite le moindre problème, bref, ne dérapons pas). Il a en effet remarqué la présence du Docteur lors de l'éruption du Krakatoa en 1883, lors de l'assassinat de Kennedy en 1963 et lors du naufrage du Titanic en 1912, il a donc sûrement un lien avec différentes catastrophes. Décidément, ce personnage du Docteur est fascinant. Et pendant ce temps, Mickey se fait attaquer par une poubelle...

 

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Wow........ c'est laid.

 

Bon, toujours en dents de scie... Mickey se fait remplacer par un mannequin en plastique qui cherche à se renseigner sur le Docteur auprès de Rose, Le Docteur les retrouve, prend la tête du Mickey en plastique, rentre dans une cabine de police, Rose essaie de trouver une autre issue mais finalement se résigne et découvre l'intérieur de la cabine.

 

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"Tous les soldats de Gengis Khan n'ont pas réussi à
passer cette porte et croyez-moi, ils ont essayé !"

 

Alors à ce stade, ça fait beeeaaauuucoup à avaler quand on découvre la série. Tout était normal les cinq premières minutes et là, on nage dans un espèce de délire kitsch bizarre avec un personnage qui semble tout connaître alors que nous, on ne connait rien. Ca peut dissuader de continuer. Souvent, ça dissuade d'ailleurs.

Le scénario se poursuit, Rose apprend que le vaisseau s'appelle le TARDIS, qu'il se déplace dans l'espace, que le Docteur est un extraterrestre, qu'il protège la terre et qu'en l'occurence, il peut détruire les créatures en plastique grâce à un tube à essai remplit d'antiplastique (sérieusement...), que les êtres de plastique utilisent un émetteur, ils se rendent à l'émetteur et trouve la conscience de Nesthene

 

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Le premier adversaire de l'humanité et donc du Docteur

 

Le Docteur refuse de tuer la créature, il veut parlementer mais la conscience de Nesthene reconnaît le Docteur qui n'a, apparemment, pas réussi à sauver sa planète. Le Nesthene déchaîne le plastique, tous les mannequins de Londres attaquent (petite incohérence, heureusement que le Nesthene s'arrête aux mannequins parce que si tout le plastique attaquait réellement, leur révolution irait beaucoup, beaucoup plus vite... rien que sur mon bureau en ce moment, j'ai *compte* 12 objets en plastique, je serais teeeellement mort). 

Et c'est là que NormalWoman cesse d'être NormalWoman et sauve la situation en parvenant à pousser le mannequin qui tenait la fiole d'antiplastique (non mais j'insiste mais sérieusement quoi...) dans la conscience de Nesthene. Traduisez : dans le premier épisode, c'est Rose qui sauve le Docteur et le monde. Et j'arrive pas à décider si c'est vraiment trop naze ou vraiment trop cool. Le Docteur propose à Rose de l'accompagner dans son voyage et elle refuse... ce qui est normal. Elle a des attaches, sa mère, son Mickey (qui pleurniche parce qu'il a vu le TARDIS et ça fait du bien de voir un personnage avoir une réaction médiocre)

Mais le Docteur revient, précise que le TARDIS peut voyager dans le temps et là, Rose dit à Mickey : 

"Merci
- Merci pour quoi ?
- Pour rien justement"

Elle lui tape la bise et se casse avec le Docteur, générique.

Alors je me suis demandé si la traduction était nulle (oui, je regarde Doctor Who en VF et SI l'épisode me plait, je le re-regarde en VO... donc en fait, j'ai regardé presque tous les épisodes en VO mais je les regarde en VF et... bref, en l'occurrence, on s'en fout), je me suis donc demandé si c'était un problème de traduction mais en anglais, le dialogue, c'est :

"Thanks
- Thanks for what ?
- Exactly"

Alors là, j'ai tout un tas de mots pour décrire ce que je ressens mais la plupart serait vulgaire donc je vais essayer de n'employer aucun mot grossier, aucune vulgarité, faire appel à un vocabulaire correct pour exprimer ce que Rose m'inspire : quelle immonde truie.

Certes, Mickey n'a pas été très utile dans cette situation et l'envie de voyager dans le temps et l'espace est énorme et sa vie n'était sûrement pas palpitante avant ça mais mettez-vous une seconde à la place de Mickey : il se fait bouffer par une poubelle, voit des extraterrestres de partout, n'a aucune explication concernant le TARDIS, se fait prendre de haut par le Docteur qui invite sa copine mais pas lui et là, elle, qui est censée l'aimer lui balance ça et il voit le TARDIS disparaître avec sa copine à l'intérieur.... mais il est bon pour 20 ans de psychanalyse.

Bref, à la fin de cet épisode, Rose et le Docteur m'inspirent un profond dégoût. Elle, est une... une... une flaque de vomi rance, VOILA, j'l'ai dit (Jackie, sa mère s'appelle Jackie, je savais que ça me reviendrait) et le Docteur, un m'as-tu-vu désagréable, prétentieux qui veut impressionner de la p'tite Terrienne.

A l'issue de ce premier épisode donc, je ne veux plus jamais entendre parler de Doctor Who. Et puis je repense à tout l'épisode et j'essaie de peser le pour et le contre. Certes, d'un côté...

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Mais d'un autre côté

 

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Alors à la fin de cet épisode, est ce que j'ai vraiment envie de regarder la suite ? ...... non.... si, en fait. Oh puis non. Rah mais si. Oh non, Rose est vraiment trop conne, c'est vraiment trop kitsch, les effets sont moches et... et puis... *long soupir* si, j'ai vraiment envie de regarder la suite. Mais putain, elle a intérêt à être bonne.

(avec le recul : oh oui, elle l'est)

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